Les ventes de quotidiens payants ont progressé de 1,3% en 2008 à travers le monde et ceux qui annoncent la «mort» de la presse écrite se trompent, a affirmé mardi l'Irlandais Gavin O'Reilly, président de l'Association mondiale des journaux (AMJ).

Les journaux imprimés traversent en 2009 une phase «très difficile», en raison de la crise qui a fait chuter la publicité et du défi numérique, a toutefois reconnu M. O'Reilly à Barcelone lors d'une conférence de l'AMJ sur le «Pouvoir de la presse papier».

Mais M. O'Reilly, directeur exécutif du groupe Independant, basé en Irlande, a vivement critiqué les «commentateurs des médias» qui annoncent la prochaine «mort» des quotidiens, une «erreur», selon lui, alors que la croissance de ce secteur se poursuit.

Les chiffres préliminaires compilés par l'AMJ montrent que les ventes de quotidiens payants ont atteint 539 millions d'exemplaires par jour en 2008 dans le monde, une progression de 1,3% sur 2007 et de 8,8% en quatre ans, a indiqué M. O'Reilly.

La progression a atteint l'année dernière 1,6% en ajoutant les quotidiens gratuits, dont environ 40 millions d'exemplaires quotidiens ont été distribués en 2008.

Les ventes de journaux ont diminué en Europe et surtout aux États-Unis (-3,7%), mais elles ont progressé en Afrique, en Amérique Latine et en Asie, où se trouvent les trois plus grands marchés, Chine, Inde et Japon.

La baisse de la publicité dans la presse écrite a atteint 5% globalement en 2008 et devrait s'accentuer en 2009, mais ce secteur va «rebondir» dès que la crise sera passée, selon M. O'Reilly.

Il a rappelé que les médias imprimés continuaient à absorber 37% des recettes publicitaires, contre seulement 10% pour l'internet, dont une majorité pour les moteurs de recherche Google et Yahoo.

Pour M. O'Reilly, malgré la crise qui a entraîné de nombreux licenciements de journalistes et la disparition de certains titres aux États-Unis, la presse papier demeure solide et a les moyens de s'adapter au monde numérique pour trouver de nouveaux revenus.

L'AMJ regroupe environ 18 000 titres de la presse écrite sur les cinq continents.