Les Boys. La grande séduction. Séraphin. Bon Cop, Bad Cop. Voilà quelques films qui rendent les propriétaires de cinémas québécois nostalgiques. Car lointaine est l'époque où le cinéma québécois battait des records au box-office.

L'an dernier, les films québécois ont généré des revenus de 16,9 millions de dollars - leur pire résultat au box-office depuis 2001. La consécration commerciale du cinéma québécois a eu lieu en 2004, alors qu'il a généré des recettes de 35,8 millions et des parts de marché de 18,2% grâce à des films comme Le dernier tunnel, Elvis Gratton III, Camping sauvage, Les aimants et Ma vie en cinémascope. Depuis, le cinéma québécois voit sa popularité décliner chaque année. «Au cours des deux dernières années, le cinéma québécois est disparu. On est revenu à des films d'auteurs», dit Vincent Guzzo, vice-président des Cinémas Guzzo.

 

Les propriétaires de salles ont toutefois bon espoir que la chute s'arrêtera cette année. «Le cinéma québécois a repris sa place avec Polytechnique et Dédé à travers les brumes», dit Marcel Venne, président de l'Association des propriétaires de cinémas et cinéparcs du Québec (APCCQ). L'été s'annonce prometteur avec des films comme À vos marques... Party 2, Les doigts croches, Les grandes chaleurs et Les pieds dans le vide. Mais le long métrage qui fait saliver le plus les propriétaires de salles est une comédie policière: De père en flic, qui met en vedette Michel Côté et l'humoriste Louis-José Houde, qui campe son premier rôle principal au grand écran. «Ça promet», dit Simon Beaudry, président de l'agence Cinéac.

Si le sort du cinéma québécois tient autant à coeur aux propriétaires de salles, c'est que sa chute de popularité a rongé leurs profits au cours des dernières années. «Les films québécois sont très importants, surtout en région, parce qu'ils ne seront pas remplacés par d'autres films (américains) s'ils fonctionnent moins bien une année», dit Daniel Séguin, vice-président de l'exploitation au Québec de Cinéplex Divertissement.

Vincent Guzzo illustre cette réalité unique en Amérique du Nord par l'analogie suivante. «Le cinéma américain, c'est le gâteau, dit-il. Le cinéma québécois, c'est le glaçage.» Et avec plusieurs possibilités de blockbusters québécois, l'été 2009 s'annonce plutôt sucré au box-office.