Le déficit commercial des États-Unis est reparti en légère hausse en mars après sept mois consécutifs de recul, comme le prévoyaient les économistes, selon les chiffres publiés mardi par le département du Commerce.

En données corrigées des variations saisonnières, ce déficit s'établit à 27,6 milliards de dollars, contre 26,1 milliards (chiffre révisé) le mois précédent. Cette hausse était attendue par les analystes, qui tablaient cependant sur un déficit plus élevé, à 29 milliards de dollars.

Le déficit commercial reste à des niveaux très bas, puisqu'il est de 52% inférieur à celui constaté un an plus tôt. Et en février, il avait atteint son plus faible niveau depuis 1999.

D'autre part, la tendance qui a permis cette réduction du déficit, à savoir la baisse du volume des échanges sur fond de crise économique mondiale, était toujours à l'oeuvre en mars.

Les importations américaines affichent leur septième mois consécutif de recul, pour tomber à 151,2 milliards de dollars, au plus bas depuis août 2006, tandis que les exportations, qui avaient augmenté en février, baissent de nouveau en mars, à 123,6 milliards de dollars, au plus bas depuis septembre 2004.

Au total, le volume des échanges des États-Unis avec le reste du monde a baissé de 1,6% en mars par rapport à février.

La réduction du déficit commercial a buté sur une contrainte: la facture énergétique. La balance des produits pétroliers a vu son déficit augmenter de nouveau après cinq mois de baisse, à 14,1 milliards de dollars en mars (contre 13,7 milliards en février).

Le prix moyen du baril de pétrole brut importé est en effet reparti à la hausse après sept mois consécutifs de baisse, remontant à 41,36 dollars en mars (contre 39,22 dollars en février). Le baril reste cependant environ trois fois moins cher que lors de son record de juillet (124,66 dollars).

Contrairement aux mois précédents, le recul des importations ne concerne plus toutes les catégories de biens: c'est le cas de la plus importante, les biens de consommation qui ont progressé (+0,8% par rapport au mois précédent), comme les automobiles et autres véhicules (+0,2%) et l'alimentation (+0,5%). La baisse des importations est due à celles des achats de matériaux et fournitures industrielles (-2,0%) et de biens d'investissement (-1,7%).

En données non corrigées des variations saisonnières, le déficit de la balance des biens avec le premier partenaire commercial, le Canada, n'a jamais été aussi faible depuis mars 1998, passant sous la barre du milliard de dollars, à 830 millions (contre 1,9 milliard le mois précédent).

Celui avec la Chine, deuxième partenaire commercial, s'est creusé après le ralentissement de l'activité dû au Nouvel an chinois, à 15,6 milliards de dollars en mars (contre 14,2 milliards le mois précédent).

Avec la zone euro, le déficit s'est nettement amplifié, à 4,5 milliards de dollars (contre 2,4 milliards en février).