Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a estimé lundi soir que le dollar resterait «fort» et a jugé que le risque de déflation aux États-Unis s'éloignait.

«Je pense que le dollar va rester fort parce que l'économie des États-Unis est forte [...] et parce que la Réserve fédérale est engagée à ce que ce pays connaisse la stabilité des prix», a déclaré M. Bernanke à l'occasion d'un discours retransmis à la télévision.

Le risque de déflation aux États-Unis «s'éloigne» mais ne doit certainement pas être «ignoré», a d'ailleurs ajouté M. Bernanke sur ce point, tout en notant que la conjoncture compliquait la tâche de la banque centrale et rendait la situation «très difficile» pour le maintien de la stabilité des prix.

La Fed, a-t-il dit, doit empêcher une déflation qui aurait des effets dévastateurs sur l'économie américaine, et elle s'y emploie depuis plusieurs mois par l'intermédiaire des centaines de milliards de dollars qu'elle injecte dans le circuit économique.

Mais elle doit aussi déterminer de manière précise le moment auquel cesser de porter l'économie à bout de bras afin de ne pas laisser se développer les germes d'une inflation qui viendrait entraver la reprise (attendue d'ici à la fin de l'année), a-t-il expliqué.

«Quel est le bon moment» pour commencer à relever le taux directeur de la Fed, quasiment à zéro depuis décembre ? a demandé M. Bernanke, ajoutant que le choix de ce moment était une décision «difficile» mais certainement pas impossible.

Concernant la monnaie américaine, M. Bernanke a répété «être certain que dans un avenir prévisible, le dollar [resterait] la monnaie de référence à la fois pour les réserves et les échanges».

Il répondait ainsi à une question sur une récente proposition chinoise en faveur de la création d'une nouvelle monnaie de réserve internationale qui remplacerait le dollar en tant qu'étalon du système monétaire international.

«Je ne pense pas que» le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, à l'origine de cette initiative, «pensait à des changements à court terme», a déclaré M. Bernanke, «je pense qu'il formulait des hypothèses concernant des changements à long terme».