Les spectateurs désireux d'oublier leurs soucis dans les salles obscures pourraient faire le bonheur de Hollywood, qui aligne comme chaque été une série de films à forte ambition commerciale, soulignent des experts du secteur.

Vendredi marque en Amérique du Nord le début de la saison des «blockbusters», ces longs métrages au budget de plus de 100 millions de dollars US et sur lesquels les studios comptent pour réaliser 40% de leur chiffre d'affaires annuel en seulement quatre mois, jusqu'à la fin d'août.Hollywood a bien commencé l'année, enregistrant une hausse de 15% de ses recettes nord-américaines lors des quatre premiers mois par rapport à la même période de l'année dernière. 2008 avait constitué un crû record pour les studios avec 9,78 milliards de recettes aux États-Unis et au Canada.

Ce chiffre pourrait être pulvérisé en 2009, grâce à de nouvelles déclinaisons de franchises juteuses comme Terminator», Transformers, Star Trek et X-Men.

«L'été va être chaud», résume Jeff Bock, de la société Exhibitor Relations, qui compile chaque semaine les résultats du box-office. Si l'été est dans la continuité de ce qui s'est passé lors des premiers mois, nous pourrions assister à une année record en termes de recettes et de ventes de billets, ce qui serait extraordinaire.»

«Cette année a été très bonne. J'ai l'impression que c'est en grande partie dû à l'évasion recherchée par les spectateurs» en période de crise économique, dit-il.

X-Men Origins: Wolverine ouvre le bal des films à gros budget vendredi. Une semaine plus tard, ce sera au tour du 11e opus au grand écran de la saga galactique Star Trek, d'autant plus attendu qu'il a été réalisé par J.J. Abrams, le créateur du feuilleton Lost.

La décision de confier à de jeunes acteurs les rôles des héros Kirk et Spock pourrait relancer la franchise en attirant des spectateurs au-delà du vivier des aficionados de longue date, surnommés les Trekkies, remarque M. Bock: «il n'y a aucun doute sur le fait qu'ils visent un public jeune. S'ils réussissent, (le film) sera un des gros succès de l'été».

Les premières critiques de Star Trek ont été enthousiastes, le quotidien de référence Variety affirmant même que le film «transportera ses admirateurs au nirvana de la science-fiction».

Mais la suprématie de Star Trek sera contestée la même semaine par Anges et démons, déclinaison du succès de 2006 Da Vinci Code et adapté d'un autre livre de Dan Brown par le même réalisateur, Ron Howard, avec toujours Tom Hanks dans le rôle principal.

Également en mai entrera en piste le quatrième Terminator, machine aux effets spéciaux démesurés.

«Mai est vraiment bourré de films qui seront les plus gros de l'été», souligne M. Bock, pour qui Hollywood ne prend pas de risques en ressuscitant des personnages familiers.

Toute la question de la stratégie des studios résidera dans la volonté ou non du public d'aller voir de nouvelles déclinaisons comme Star Trek et Terminator, juge le critique Pete Hammond.

«Sur papier, on dirait que cela pourrait être une grosse année», dit-il. Mais «il existe un petit risque, du fait que tous ces titres ne sont pas vraiment des suites, mais des "réinventions" de séries».

Pour M. Bock, le plus gros succès de l'été pourrait être Transformers 2, deux ans après le premier opus qui avait raflé plus de 700 millions de dollars dans le monde.

Les attentes sont également énormes pour Harry Potter et le prince de sang-mêlé, sixième épisode des aventures du petit sorcier. Les cinq premiers films ont rapporté 4,5 milliards US de recettes.