L'alerte à la grippe porcine force les entreprises québécoises établies au Mexique à réagir. Pendant que les fabricants activent toute une gamme de mesures de précaution et de sécurité, le voyagiste Transat (T.TRZ.B) reporte tous ses vols prévus vers le Mexique jusqu'au 1er juin et rapatrie ses employés canadiens.

Transat affirme prendre ces actions à la suite de l'élévation du niveau d'alerte par l'Organisation mondiale de la santé et la recommandation de l'Agence de la santé publique du Canada d'éviter les déplacements au Mexique.

 

Le retour des clients et employés se fera progressivement. «La plupart des voyageurs présents ont un forfait tout-inclus d'une semaine, explique le porte-parole de Transat, Jean-Michel Laberge. Ceux-là pourront prendre un vol de retour normal d'ici le 3 mai.

Pour les clients qui étaient là pour deux semaines, il est possible que leur vol de retour soit devancé.»

La vingtaine d'employés canadiens de Transat établis au Mexique rentreront avec les derniers vols.

Les clients de Transat qui devaient se rendre au Mexique dans les prochaines semaines pourront reporter leur voyage ou changer de destination. Environ 5000 clients seront touchés d'une façon ou d'une autre par l'opération.

Les voyagistes Sunwing et Sunquest ont également suspendu leurs départs vers le Mexique, jusqu'au 29 mai et au 4 juin respectivement.

De son côté, WestJet [[|ticker sym='T.WJA'|]] cessera ses vols vers Cancun dès dimanche, mais ce changement était déjà prévu en raison de la fin de la haute saison pour les destinations soleil.

WestJet prévoit pour l'instant continuer de desservir d'autres destinations comme Puerto Vallarta, selon ce que nous a expliqué Richard Bartrem, vice-président, culture et communication, pour WestJet.

La production continue

Même si la vie sociale est paralysée dans la capitale et que les écoles sont fermées dans tout le pays, la production suivait son cours dans les usines mexicaines des entreprises québécoises jointes par La Presse Affaires hier.

Transcontinental a deux imprimeries à Mexico et une autre dans la banlieue de la mégalopole, mais on ne compte aucun cas de grippe porcine parmi les employés. «Nous avons pris des mesures de précaution et les gens vont suivre à la lettre les procédures», explique Sylvain Morissette, vice-président aux communications d'entreprise.

La production se poursuit, mais le millier d'employés de l'imprimeur portent désormais un masque antimicrobien en tout temps.

«Il y a aussi un renforcement des pratiques de santé et sécurité du travail, note M. Morissette. Il est question du lavage des mains et des postes de travail de façon régulière, pour essayer de limiter la possibilité de transmission.»

L'entreprise a également recommandé à ses employés de limiter les déplacements et de plutôt mettre à profit les télécommunications comme le courriel ou la vidéoconférence.

Du côté de Louis Garneau Sports, qui fait exploite depuis un an un atelier de couture à Mérida, à l'ouest de Cancun, les quelque 30 employés portent aussi un masque. Et l'entreprise a installé des distributeurs de gels désinfectants partout dans l'usine.

Seulement une employée de l'atelier a dû s'absenter pour des raisons familiales (les écoles sont fermées). La production continue dans l'usine qui comptera bientôt le double d'employés.

«Nous avons adopté une attitude de prévention», dit le président, Louis Garneau, en notant qu'aucun cas de grippe porcine n'avait été recensé dans la province du Yucatan.

Le président lui-même, qui devait visiter les installations mexicaines sous peu, va reporter son projet. «On va attendre que ça se calme», dit-il.

Du côté de Bombardier Aéronautique, pas de panique non plus. Le fabricant d'aéronefs produit des pièces de structure dans son usine de 1000 employés à Querétaro, à quelques heures de route au nord de Mexico.

«Les activités continuent normalement, dit le porte-parole, Marc Duchesne. Mais on demande à nos employés et à notre équipe de santé et sécurité d'être vigilants, de se laver les mains, de rapporter tout symptôme aux gens de l'infirmerie.»

«On est prêts à faire face à ce type de problème, assure-t-il. La première étape, c'est de s'assurer d'être le plus vigilant, le plus attentif possible et de s'assurer de respecter les normes sanitaires.»