Le virus de la grippe porcine a soulevé une vague de panique qui s'étend maintenant du Mexique au Canada. Mais il a aussi entraîné vers le haut le cours des actions d'une poignée de compagnies.

Chez Noveko International [[|ticker sym='T.EKO'|]], une entreprise montréalaise qui développe des filtres et des masques antimicrobiens, le téléphone ne dérougissait pas, hier.

 

«Les gens réalisent qu'on existe et qu'on est sur la map. Ils veulent nos produits», dit André Leroux, président du conseil de Noveko.

Le titre de l'entreprise s'est envolé hier en Bourse, gagnant 90 cents ou 47,4%, pour clôturer à 2,90$. Le titre avait aussi gagné près de 22% vendredi.

Même intérêt envers une petite boîte de Québec, Medicago, qui travaille à développer des techniques plus rapides pour fabriquer des vaccins.

Près de 4 millions d'actions de Medicago ont changé de mains, hier, ce qui en a fait le deuxième titre le plus transigé de toute la Bourse croissance de Toronto. L'action a terminé à 32 cents, en hausse de 4 cents ou 14,24%.

Même si elle est encore très loin d'avoir un vaccin sous la main capable d'immuniser les humains contre le virus de la grippe porcine, Medicago a tout de même contacté les autorités médicales des États-Unis et du Canada pour leur offrir son aide technologique.

«On reçoit beaucoup d'appels d'investisseurs», dit Frédéric Ors, vice-président au développement des affaires.

Aux États-Unis, la société Novavax, qui planche aussi sur de nouveaux vaccins mais à un stade plus avancé, a vu son titre exploser sur le Nasdaq, gagnant 79,6% à 2,55$US.

La multinationale GlaxoSmithKline a fourni du Relenza, son médicament contre la grippe, au Mexique. Son titre a gagné 5,7% hier à la Bourse de Londres et 7,6% à la Bourse de New York. La pharmaceutique suisse Roche, qui commercialise de son côté le Tamiflu, un autre antigrippal, a gagné 3,5% à la Bourse suisse.

Pas toutes seules

Pour revenir aux entreprises québécoises, il ne faut pas s'attendre à les voir résoudre la crise actuelle à elles seules.

Même si Noveko dit sentir une demande soudaine pour ses filtres et ses masques, les autorités américaines n'ont pas encore confirmé leur capacité à neutraliser les bactéries et les virus. André Leroux, président du conseil, espère que le contexte actuel accélérera le verdict.

L'entreprise a tout de même déjà vendu entre 2 et 3 millions de masques dans le monde et possède des inventaires d'environ 10 millions d'unités.

«On a demandé aux fabricants d'augmenter la cadence», dit M. Leroux, qui espère que la grippe porcine lui permettra de signer plus rapidement des ententes avec des distributeurs pour écouler ses produits.

Quand à Medicago, elle a mis la main sur la séquence d'ADN du virus de la grippe porcine et a demandé à une firme externe de lui en fabriquer une version chimique. En plaçant ce virus dans des cellules de plantes, l'entreprise croit être capable de fabriquer de petites quantités de vaccin en un mois, contre six mois pour les techniques actuelles.

«On ne peut pas promettre à la population de lui offrir un vaccin très rapidement, tempère toutefois Frédéric Ors. Pour avoir un vaccin qu'on peut injecter à des humains, il faudrait passer à travers toutes les études cliniques.» L'entreprise compte plutôt profiter du contexte pour démontrer la validité de sa technologie et de son modèle d'affaires.