Étape importante pour la petite boîte de technologie médicale TSO3 (T.TOS). Santé Canada vient d'approuver l'utilisation de sa technologie pour un nouveau champ d'application, ce qui pourrait l'aider à finalement convaincre le marché d'adopter sa technologie.

TSO3, établie à Québec, a développé une méthode qui permet de stériliser des instruments médicaux avec de l'ozone. La technique est déjà utilisée pour stériliser des pinces, des ciseaux et des endoscopes en acier. Mais voilà que Santé Canada vient d'approuver son utilisation pour la stérilisation d'endoscopes flexibles à multiples canaux, des appareils plus complexes qui permettent d'explorer le corps des patients pour établir des diagnostics.

 

«Ce que nous venons de faire, c'est de démontrer à tout le monde qu'on a une technologie robuste et efficace», a dit à La Presse Affaires le nouveau président-directeur général de TSO3, Richard Rumble, qui parle d'une étape historique pour l'entreprise.

La nouvelle est tombée au moment où TSO3 annonçait les résultats d'une année 2008 décevante. «Au plan des ventes, l'année 2008 n'aura certainement pas été à la hauteur de nos attentes», a admis TSO3 dans le communiqué publié hier.

L'entreprise n'a vendu que 13 stérilisateurs en 2008, contre 11 l'année précédente. Chaque appareil se détaille plus ou moins 150 000$, pour des ventes totales de 2,2 millions en 2008. TSO3 a conclu l'exercice avec des pertes de 9,6 millions.

Changer les habitudes

Sara Elford, analyste chez Canaccords Capital, croit que TSO3 possède une technologie intéressante, mais souligne à quel point il est difficile de changer les habitudes des hôpitaux, même si c'est pour adopter une technologie plus efficace.

«Quand on regarde le portrait, on a une petite compagnie canadienne qui essaie de percer un marché dominé par de très, très gros joueurs, que ce soit Johnson&Johnson ou d'autres», dit-elle.

Mme Elford juge toutefois que l'acceptation par Santé Canada annoncée hier représente un «endossement important». En stérilisant davantage d'instruments, les appareils de TSO3 deviennent plus intéressants à acquérir pour les hôpitaux, explique-t-elle.

Le vrai test viendra toutefois des autorités américaines, qui devraient signifier si elles autorisent la stérilisation des endoscopes flexibles par l'ozone d'ici la fin de l'année.

L'idée d'étendre la technique à ces nouveaux appareils est une idée du PDG Richard Rumble, qui a pris les rênes de la boîte de Québec il y a à peine cinq mois.

L'analyste Sara Elford accueille favorablement la nouvelle énergie de la direction et croit que la technologie de TSO3 finira par s'imposer dans les hôpitaux. «Le switch va se faire, dit-elle. Je ne sais pas quand, mais ça va arriver. Les hôpitaux qui adoptent la technologie bâtissent des données historiques qui montrent que ça marche. Ça peut convaincre les autres.»

Le titre de TSO3 a gagné 1 cent hier à Toronto pour clôturer à 59 cents.