La maison de l'ex-patron de la Royal Bank of Scotland (RBS), décrié pour avoir négocié une retraite dorée alors que sa banque a enregistré une perte record en 2008, a été vandalisée à Édimbourg dans la nuit de mardi à mercredi.

Trois fenêtres du rez-de-chaussée de la maison de Sir Fred Goodwin, directeur général de RBS jusqu'en octobre, ont été brisées ainsi que deux vitres d'une limousine sombre garée dans l'allée.La demeure de l'ex-patron de RBS, une bâtisse en pierres grises, est située dans le quartier résidentiel de Morningside à Édimbourg.

«Nous pouvons confirmer que nous sommes intervenus à une adresse de Morningside aux alentours de 4h35 aujourd'hui», a indiqué une porte-parole de la police locale.

«Nous sommes en contact avec le propriétaire de la maison, qui n'était pas pas à son domicile à ce moment, et pouvons confirmer que personne n'a été blessé», a ajouté cette source.

Une porte-parole de la banque a déclaré à l'AFP être «au courant de l'intrusion».

La banque, a-t-elle rappelé, «fournit temporairement à Sir Fred Goodwin des arrangements pour la sécurité de sa maison d'Édimbourg et il s'agit d'une pratique normale pour les anciens dirigeants».

Un groupe non identifié a envoyé des messages électroniques à plusieurs médias locaux tôt mercredi, expliquant l'acte de vandalisme, sans le revendiquer clairement.

«La maison de Fred Goodwin a été attaquée ce matin. Nous sommes en colère que les gens riches, comme lui, s'octroient de fortes sommes d'argent et vivent dans le luxe, alors que les gens ordinaires sont licenciés, réduits à la pauvreté ou deviennent sans-abri», indique un courrier électronique publié par plusieurs médias.

«C'est un crime, les patrons des banques devraient être emprisonnés», poursuit le message avertissant que cette attaque «est juste un début».

La police a indiqué qu'elle examinait ces messages.

La révélation de la retraite dorée accordée à Sir Fred Goodwin, 50 ans, lors de son départ en octobre a provoqué un scandale à la fin de février, qui a été exacerbé par son refus d'y renoncer: il doit percevoir près de 700 000 livres par an.

L'État britannique a renfloué la banque à hauteur de 20 milliards de livres pour lui éviter la faillite, devenant actionnaire majoritaire avec près de 70% de son capital depuis le premier plan de sauvetage de Gordon Brown cet automne. Et elle a enregistré une perte abyssale en 2008: 24,1 milliards de livres.

RBS a annoncé qu'elle allait supprimer jusqu'à 2300 emplois au Royaume-Uni, soit 2% de ses effectifs dans le pays.