Le premier groupe de presse américain, Gannett, propriétaire notamment du quotidien USA Today, a annoncé mercredi diviser par dix son dividende trimestriel pour rembourser ses dettes et assouplir ses marges de manoeuvres financières.

La direction du groupe a décidé de verser aux actionnaires un dividende de 4 cents par action, payable en avril, au lieu des 40 cents versés précédemment, afin de dégager 365 millions de dollars d'économies.

«Cette décision est une réponse prudente à la récession de grande ampleur aux États-Unis et au Royaume-Uni ainsi qu'aux difficultés sur les marchés du crédit», a expliqué le PDG Craig Dubow dans un communiqué.

L'initiative de Gannett survient alors que les médias américains sont à la peine à cause de la récession, souffrant d'un budget resserré des ménages mais aussi des annonceurs publicitaires.

Plusieurs groupes de presse ont déjà fait faillite, dont le numéro deux du pays Tribune (Los Angeles Times, Chicago Tribune...), et ces derniers jours Journal Register et Philadelphia Newspapers. Le groupe de presse Hearst Corporation va aussi supprimer un nombre «significatif» de postes au San Francisco Chronicle, titre phare de la baie de San Francisco, qu'il menace de vendre ou de fermer.

Bénéficiaire en 2007, Gannett a accusé l'an dernier une perte de 1,8 milliard de dollars.

Ces derniers mois, le groupe a annoncé le licenciement de 10% de ses effectifs, et imposé une semaine de congés sans solde à presque tous ses salariés.