Revenus record, profits en hausse, action qui prend du tonus: CGI (T.GIB.A) semble bien résister aux turbulences économiques, elle qui vient de fracasser la barre du milliard de ventes en un trimestre pour la première fois de son histoire.

Le spécialiste des technologies de l'information commence l'année avec des revenus en hausse de 11,7% et un bénéfice net en progression de 9,6% au premier trimestre. L'action a bien réagi, hier, gagnant 50 cents, ou 5,18%, à la Bourse de Toronto pour clôturer à 10,15$.

 

«Je suis fier des résultats solides que nous avons enregistrés et des efforts que nous faisons pour aider nos clients à traverser cette période difficile», a dit hier Michael Roach, président et chef de la direction de CGI.

Au cours de l'assemblée annuelle, hier, M. Roach a comparé la façon dont son entreprise résiste à la récession à une montre qui résiste à l'eau. «Aucune entreprise n'est complètement à l'abri de la récession, a-t-il dit. Mais je crois que nous pouvons aller assez profondément avant de subir des dommages.»

CGI gère les technologies de l'information des entreprises et des gouvernements qui choisissent de lui confier ces tâches plutôt que de les exécuter à l'interne. La direction soutient que ses clients lui confient davantage de mandats en période difficile, question d'alléger leurs propres tâches et mieux naviguer dans les turbulences.

«Nous offrons des solutions pour traverser les temps difficiles», résume M. Roach.

Les chiffres dévoilés hier doivent toutefois être pris avec un grain de sel. C'est que CGI, qui réalise près du tiers de ses affaires aux États-Unis, a largement profité de la baisse du dollar canadien par rapport au billet vert américain au cours du trimestre. En excluant l'effet des devises, la croissance des revenus passe de 11,7% à 4,3%, très légèrement sous les attentes des analystes.

Ceux-ci se sont aussi longuement attardés hier sur le carnet de commandes de CGI. Les engagements décrochés pendant le trimestre totalisent 775 millions de dollars, une baisse de près de 32% par rapport à l'an dernier.

La direction répond que les commandes varient considérablement de trimestre en trimestre et qu'il faut les examiner sur une période plus longue. L'analyste Eric Bernofsky, de Valeurs mobilières Desjardins, estime que, sur une période d'un an, les commandes de CGI équivalent exactement au travail facturé, ce qui représente le «seuil clé» sous lequel l'entreprise ne devrait pas tomber.

«CGI semble bien exécuter son plan d'affaires malgré le ralentissement économique, ce qui est de bon augure pour le reste de l'année 2009», écrit toutefois l'analyste dans une note aux investisseurs.

L'effet Obama

Les revenus de CGI en provenance du Canada n'ont pratiquement pas progressé au cours du premier trimestre. L'entreprise a expliqué que plusieurs de ses clients ont choisi de prolonger leur congé des Fêtes cette année, ce qui repousse une partie des contrats au deuxième trimestre.

Quant aux revenus américains, ils ont bondi de 14% -une performance jugée solide par l'analyste Eric Bernofsky, «particulièrement dans le contexte où les consommateurs ont coupé et réévalué leurs budgets».

CGI, qui tire 30% de ses revenus des gouvernements et des services de santé, estime par ailleurs être bien placé pour tirer profit des investissements en infrastructures qui vont déferler aux États-Unis et au Canada. L'intention du président Obama de favoriser l'accès aux soins de santé aux Américains pourrait aussi avoir une incidence positive sur ses résultats.

Un extrait vidéo où Barack Obama mentionne le nom de CGI a d'ailleurs été diffusé et chaudement applaudi hier au cours de l'assemblée annuelle.

«Je viens d'avoir une merveilleuse rencontre avec une société qui s'appelle CGI...», dit le président au cours d'un discours prononcé à Lebanon, en Virginie, une ville où CGI a des installations.