Les relations de travail s'enveniment chez Air Canada (T.AC.A), au point où le transfert d'employés fait l'objet d'une plainte devant le Conseil canadien des relations industrielles, a appris LaPresseAffaires.com.

Les relations de travail s'enveniment chez Air Canada [[|ticker sym='T.AC.A'|]], au point où le transfert d'employés fait l'objet d'une plainte devant le Conseil canadien des relations industrielles, a appris LaPresseAffaires.com.

Les employés assignés à l'entretien craignent que leurs conditions de travail ne soient diluées en raison d'une procédure de transfert vers Aveos, anciennement baptisée les Services techniques Air Canada.

En effet, une entente a eu lieu le 8 janvier entre Air Canada, Aveos et le syndicat «District des transports 140» de l'Association internationale des machinistes et des travailleurs de l'aérospatiale.

L'entente décrit les options de transition. Au menu pour certains: la modification des dates d'ancienneté, un accès plus restreint aux privilèges de voyage, adhésion à un régime de retraite différent et reclassement au sein des échelles salariales.

Si une des options offertes est de demeurer chez Air Canada, le document avertit qu'une fois les choix effectués, l'entreprise «déterminera les besoins [...] et produira une note de mise à pied pour tout employé en surplus selon les modalités de la convention collective».

Un travailleur qui préfère garder l'anonymat affirme que la transition risque de toucher 3000 personnes - Aveos en compte déjà 4600 selon son site Internet - mais surtout que les syndiqués n'apprécient pas le contexte dans laquelle elle est intervenue.

Une plainte

En effet, des travailleurs visés ont envoyé une plainte au Conseil canadien des relations industrielles pour plaider que l'entente du 8 janvier a été conclue dans l'illégalité.

Le document - dont LaPresseAffaires.com a obtenu copie - allègue que des «rencontres secrètes» ont eu lieu entre des représentants syndicaux avec l'employeur, en contournant le comité de négociation avant le renouvellement de la convention collective en juin.

«La majorité des employés est insatisfaite de la décision parce qu'elle usurpe et affaiblit le processus de négociation, indique la plainte déposée. Les membres n'ont pas été consultés.»

Les sacrifices déjà effectués par les travailleurs d'Air Canada sont encore frais dans leur mémoire et la crainte de les revivre les habite.

«La création d'ACTS comme bras d'entretien d'Air Canada ne devait pas changer les conditions d'emploi, les salaires, et bénéfices ou sacrifier les privilèges de voyage accordés aux employés de l'industrie aérienne, souligne la plainte. Plusieurs de ces conditions ne seront pas transférées à Aveos et les employés [...] ont peur de perdre encore une fois.»

Les employés exigent qu'Air Canada et Aveos négocient une entente qui sert mieux leurs intérêts, et ce dans le cadre du renouvellement de leur convention.

«La compagnie, indique le document, est redevenue rentable mais les syndicats n'ont pas remis la main sur les concessions faites ou sur les gains monétaires faits grâce à leur travail et leur dévouement.»

Un travailleur a confié au téléphone que le climat de travail est malsain chez Air Canada et qu'il craindrait des représailles si son nom devait être publié. «Ici, c'est une vraie dictature présentement. On te montre la porte dès que tu fais quelque chose qui n'est pas jugé acceptable.»

Isabelle Arthur, porte-parole d'Air Canada, a préféré ne pas commenter le dossier de la transition vers Aveos en raison de points qui sont encore en litige. «En effet, une entente a été conclue entre les trois parties. Nous n'avons pas de détails à partager car le tout est maintenant devant le Conseil canadien relations industrielles.»

LaPresseAffaires.com n'a pas été en mesure de rejoindre les représentants d'Aveos et du syndicat pour recueillir leurs réactions.

Rappelons que 70% des Services techniques Air Canada ont été vendus par ACE Aviation [[|ticker sym='T.ACE.B'|]] en 2007 au fonds d'investissement américain Kohlberg Kravis Roberts et à la firme de placement Sageview Capital.