L'incertitude planait sur la reprise des activités de Chantiers Davie (T.DAV), mardi, à la suite de l'annonce que son plus important client n'est plus en mesure de payer pour la construction de trois navires.

L'incertitude planait sur la reprise des activités de Chantiers Davie [[|ticker sym='T.DAV'|]], mardi, à la suite de l'annonce que son plus important client n'est plus en mesure de payer pour la construction de trois navires.

Le président et chef de la direction de Chantiers Davie, Steinar Kulen, a déclaré qu'il avait été informé tard, lundi soir, des difficultés financières de l'entreprise norvégienne Cecon.

M. Kulen n'a cependant pas voulu faire de lien entre l'annonce de son client et l'incertitude qu'il a laissé planer sur la date de retour au travail des 1100 employés du chantier naval, prévue au début de février.

Le chef de la direction a dit espérer pouvoir donner cette semaine plus de précisions sur la reprise des activités, mais il doit d'abord évaluer l'impact de l'annonce de Cecon.

«Ce sont des questions qui doivent être discutées en détail avec toutes les parties impliquées, incluant notre conseil d'administration et ceux qui nous ont consenti des prêts et des garanties de remboursement et ainsi de suite, a déclaré M. Kulen lors d'une entrevue téléphonique. Alors d'ici à ce que nous ayons discuté de tout cela, il m'est impossible de donner plus de détails.»

En décembre, faute de financement, Davie a dû licencier temporairement ses employés avec une date de retour au travail prévue pour le 19 janvier. Au début du mois, l'entreprise a toutefois prolongé ce délai au 2 février.

Mardi, M. Kulen n'a pu dire quand les employés pourraient être rappelés.

«Je ferai très bientôt une annonce relative à la situation des employés», a-t-il dit.

Dans un communiqué rendu public mardi, Cecon a déclaré avoir reçu un avis d'annulation de sa facilité de crédit de 200 millions $ US de la part des prêteurs participants et de DnBNOR Bank. L'entreprise norvégienne a indiqué qu'elle examinera «toutes les options stratégiques et de financement à sa disposition».

M. Kulen, dont l'entreprise a aussi diffusé un communiqué à ce sujet, n'a pas voulu commenter davantage la situation de Cecon.

«Le problème, c'est que leur prêt a été révoqué, a-t-il dit. (...) Ce qui a été déclaré (mardi), c'est que j'ai des clients qui me disent qu'ils ne seront pas capables de me payer.»

Actuellement, Chantiers Davie a des commandes pour la construction de cinq navires, dont trois pour Cecon.

Le président du Syndicat des travailleurs de Chantiers Davie, Paul-André Brulotte, a affirmé qu'il n'était pas en mesure d'évaluer l'effet de l'annonce de Cecon sur la reprise des activités, mais il a exprimé de l'inquiétude.

«Je n'ai aucune idée de l'impact que ça va avoir, a-t-il dit. (...) On est inquiets.»

M. Brulotte espère en savoir plus mercredi, à la suite d'une rencontre entre la direction et le syndicat.

Par ailleurs, M. Kulen a affirmé que Davie n'a toujours pas finalisé une entente de financement prévoyant qu'Exportation et Développement Canada, une agence fédérale, lui fournira un financement et des garanties allant jusqu'à 380 millions $.

Il a cependant déclaré qu'il n'y avait aucun lien entre ce délai et l'annonce de Cecon, qui bénéficiera en partie de ces garanties.

«Ça n'a rien à voir avec ça», a-t-il dit.

En décembre, au moment de l'annonce de l'entente avec EDC, Davie tentait toujours de compléter un plan de refinancement de 90 millions $.

Au moins 60 millions $ du plan de refinancement ont été trouvés auprès des clients actuels par une hausse des prix des navires liée en partie à l'augmentation des matériaux. De plus, Davie prévoyait émettre pour 30 millions $ de nouvelles actions sur le marché.

De ces 30 millions $ de capitaux à lever, Investissement Québec a consenti 12,7 millions $ en prêts et le groupe Bergen de Norvège a avancé 10 millions $ US.

Cet investissement de Bergen était toutefois assujetti à la condition que Davie obtienne des garanties de remboursement pour les navires en construction.

À la Bourse de Toronto, mardi, le titre de Davie a perdu un cent, soit 7,8 pour cent, pour clôturer à 12 cents.