Les prix du baril de pétrole ont encore perdu plus de 3 $ lundi à New York, les inquiétudes sur l'aggravation de la crise économique reprenant le dessus par rapport au relatif optimisme qui leur avait permis de flirter avec les 50 $ une semaine plus tôt.

Les prix du baril de pétrole ont encore perdu plus de 3 $ lundi à New York, les inquiétudes sur l'aggravation de la crise économique reprenant le dessus par rapport au relatif optimisme qui leur avait permis de flirter avec les 50 $ une semaine plus tôt.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en février a fini à 37,59 $, en baisse de 3,24 $ par rapport à son cours de clôture de vendredi.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance février a perdu 1,51 $, à 42,91 $.

Les prix chutaient assez rapidement après une embellie de début d'année: pratiquement arrivés aux 50 $ en début de semaine précédente, ils avaient terminé juste au-dessus des 40 $ vendredi.

«Les preuves s'accumulent sur une aggravation de la récession mondiale», a indiqué Bart Melek, de BMO Capital Markets.

«La semaine dernière, on a eu des nouvelles très inquiétantes sur les réserves (de pétrole, ndlr) qui progressent aux États-Unis, alors que la consommation d'essence et de fioul baisse», a souligné l'analyste.

Dans le même temps, les sources de demande s'affaiblissent les unes après les autres, comme la Chine qui inquiète particulièrement le marché.

L'économie chinoise est en phase de ralentissement depuis mi-2008. Elle a connu sa plus faible croissance trimestrielle sur la période juin-septembre, de 9% sur un an.

«Avec une activité économique mondiale en chute libre et un chômage qui monte, les perspectives pour la demande d'énergie demeurent sombres. Ni les températures froides dans l'hémisphère Nord, ni la forte chute du prix de l'énergie n'ont réussi à soutenir vraiment la demande de pétrole, de gaz naturel ou de charbon», a observé de son côté Francisco Blanch, analyste de la banque Merrill Lynch.

Dans ce contexte, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole fait face à un défi important: il lui faut non seulement compenser la baisse de la demande pour retrouver un équilibre sur le marché, mais également prendre en compte les stocks de brut qui sont en train de grossir, a estimé M. Melek.

Ces stocks importants pèsent tout particulièrement sur le pétrole américain, car les capacités de stockage à Cushing, Oklahoma sont limitées, forçant les investisseurs à vendre en urgence le contrat pour livraison en février.

Pour certains analystes, comme John Kilduff, de MF Global, les plus bas récents touchés par les prix du pétrole, soit 32,40 $ le 19 décembre, pourraient être atteints de nouveau. Toutefois, selon lui, ces prix sont aussi exagérés que le sommet de 147 $ atteint à l'été 2008.

Des investisseurs spéculatifs sont revenus sur le marché récemment, comme l'a montré le rapport hebdomadaire du régulateur américain des matières premières (CFTC). 76 658 contrats pétroliers ont été échangés la semaine dernière, un niveau d'activité plus vu depuis mars 2008.