Les carnets de commandes des constructeurs d'avions d'affaires comme Bombardier (T.BBD.B) sont plus fragiles qu'il n'y paraît, soutient l'analyste américain Brian Foley.

Les carnets de commandes des constructeurs d'avions d'affaires comme Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] sont plus fragiles qu'il n'y paraît, soutient l'analyste américain Brian Foley.

Une bonne partie des commandes de Bombardier Aéronautique et de ses concurrents proviennent d'«entreprises en démarrage qui n'ont pas encore fait leurs preuves alors que nous entrons dans une profonde récession mondiale», a écrit M. Foley dans une récente note.

D'après lui, «un nombre considérable» de ces sociétés aériennes «disparaîtront ou reporteront indéfiniment leurs commandes», ce qui compliquera la vie des avionneurs.

Brian Foley fait plus particulièrement référence aux entreprises qui offrent des services de nolisement, de taxi aérien et de copropriété d'avions.

Les appareils Learjet 60 XR et Challenger de Bombardier sont particulièrement à risque, tout comme certains avions des compétiteurs Embraer, Cessna et Hawker Beechcraft, estime M. Foley.

L'analyste dit ne pas comprendre pourquoi Bombardier «choisit de minimiser la gravité du ralentissement qui sévit dans l'aviation d'affaires».

Dans un rapport publié jeudi, la banque UBS a noté qu'il y avait 2788 jets d'affaires (neufs et usagés) à vendre sur le marché en décembre, en hausse de 65% sur un an.

Pas moins de 17% de tous les appareils construits par Bombardier et Cessna étaient à vendre, soit le pourcentage le plus élevé de l'industrie.

Des milliards de dollars en jeu

Ces dernières années, Bombardier a reçu plusieurs grosses commandes d'entreprises nouvellement créées.

En juin 2008, un nouveau venu, Jet Republic, a placé une commande de 25 appareils Learjet 60 XR, avec des options sur 25 de plus, pour une valeur totale potentielle de 1,5 G$ US.

Quelques semaines plus tôt, VistaJet, fondée en 2002, avait commandé 11 appareils Challenger 605, 13 Learjet 60 XR et 11 Learjet 85, avec des options sur 25 autres avions, pour une valeur potentielle de 1,2 G$ US.

En 2007, XOJET, une société américaine fondée en 2006, avait passé une commande pour 20 Challenger 300, avec des options pour 60 de plus (quatre d'entre elles ont depuis été converties en achats fermes).

Danielle Boudreau, porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, a affirmé jeudi au cours d'un entretien téléphonique qu'il n'y avait eu aucun changement majeur au carnet de commandes depuis la publication des résultats du troisième trimestre de l'entreprise, au début décembre.

Si tel devait être le cas, Bombardier serait tenu de publier un communiqué de presse, a précisé Mme Boudreau.

L'action de Bombardier a clôturé jeudi à 4,92 $, en hausse de 4,2%, à la Bourse de Toronto.