Les négociations sont rompues au Journal de Montréal, selon ce qu'a rapporté vendredi le syndicat.

Les négociations sont rompues au Journal de Montréal, selon ce qu'a rapporté vendredi le syndicat.

Les deux parties se sont rencontrées jeudi matin à la demande du conciliateur que le gouvernement du Québec a nommé dans le dossier, Pierre-Marc Bédard.

Le Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM), affilié à la CSN, accuse l'employeur d'avoir rompu les discussions en quittant la table des négociations, jeudi.

«Depuis le début des négociations, l'attitude (de l'employeur) laissait présager qu'il agirait ainsi», a déclaré le président du STIJM, Raynald Leblanc, dans un communiqué.

«En aucun moment, (la direction) n'a tenté de trouver une solution négociée, a ajouté M. Leblanc. Sa position est exactement la même que celle qu'il nous avait déposée au début du processus, en octobre dernier.»

Pour sa part, la direction a accusé jeudi le STIJM de vouloir conduire la négociation dans une impasse. Dans un courriel obtenu par La Presse Canadienne, la présidente et éditrice du Journal, Lyne Robitaille, a soutenu que le syndicat était revenu à la table des négociations, cette semaine, avec une «copie conforme» de sa proposition de la semaine dernière.

Selon le syndicat, Isabelle Dessureault, porte-parole de Quebecor, propriétaire du Journal, a «mis fin» à la trêve convenue entre les deux parties en affirmant que la rencontre de jeudi n'avait duré que cinq minutes. La trêve interdit tout moyen de pression et toute discussion publique sur les pourparlers. Elle expire ce vendredi soir à 23h59.

«Nous considérons que nous n'avons pas enfreint la trêve et pour continuer de la respecter, nous ne commenterons pas avant demain (samedi)», a affirmé Mme Dessureault au cours d'un entretien téléphonique, vendredi.

En fin de semaine, le comité de mobilisation syndical établira la stratégie à suivre. Un porte-parole de la CSN, Louis-Serge Houle, a toutefois assuré qu'aucun vote de grève ne serait pris pendant le week-end.

Le syndicat soutient que Quebecor réclame le licenciement d'environ 75 employés du Journal, l'élimination du service de la comptabilité, des diminutions de salaire de 25 pour cent pour le personnel des petites annonces, une augmentation de 25 pour cent de la semaine de travail sans rémunération additionnelle, une réduction de 20 pour cent des avantages sociaux pour l'ensemble des travailleurs et des conditions inférieures pour les nouveaux employés.

«De plus, (ces) demandes mettent en danger le métier de journaliste avec un plan de convergence illimitée», a affirmé M. Leblanc.

L'employeur soutient de son côté que la situation difficile de l'industrie des médias commande de tels bouleversements.