Le courtier français aurait perdu le sens de la réalité alors qu'il jouait avec les millions comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo, selon le ce que rapporte jeudi le quotidien français Le Parisien.

Le courtier français aurait perdu le sens de la réalité alors qu'il jouait avec les millions comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo, selon le ce que rapporte jeudi le quotidien français Le Parisien.

Kerviel, au coeur d'un scandale financier à la Société Générale, a affirmé dans une entrevue radiophonique que ces commentaires ont été recueillis lors d'un entretien privé qui ne devait pas être publié. Il soutient également avoir été cité hors contexte par Le Parisien.

C'est la première fois que Jérôme Kerviel accordait une entrevue depuis l'éclatement du scandale il y a un an. Le courtier de 32 ans est accusé de falsifications qui ont entraîné une perte de 4,9 milliards d'euros pour la Société Générale.

Selon Le Parisien, Kerviel aurait «perdu le sens des réalités» alors qu'il était courtier pour la Société Générale.

«Je repousse tous les jours les limites. Je prends des risques de dingue. Et je fais des gains astronomiques qui me procurent, parfois, un plaisir jouissif.»

Le quotidien cite également Kerviel qui compare son travail à un jeu vidéo: «Tout ce que l'on fait reste très virtuel. C'est un peu comme jouer sur une console de jeu. Perdre ou gagner des millions, cela ne prend que quelques secondes.»

Kerviel aurait également profité des attentats terroristes en juillet 2005 à Londres, grâce aux positions qu'il détenait dans des compagnies d'assurances. «Je gagne 500 000 euros en quelques instants. C'est le jackpot. Je jubile.»

Kerviel aurait ensuite eu des remords. «D'un coup, j'ai compris que j'étais en train de m'amuser alors que des gens venaient d'être touchés par des bombes. J'ai couru aux toilettes et j'ai vomi.»

En entrevue à la radio RTL jeudi matin, Kerviel s'est dit «choqué et scandalisé» par cet article du Parisien. Il soutient avoir été cité hors contexte et affirme n'avoir «jamais donné d'entrevue de sa vie».

La direction du quotidien a pour sa part affirmé à l'Agence France-Presse que les déclarations de Jérôme Kerviel sont «absolument authentiques» et le «fruit de six longs entretiens avec une journaliste».

Elisabeth Fleury aurait «rencontré longuement et à six reprises Jérôme Kerviel à titre de journaliste», a déclaré le directeur adjoint de la rédaction, Dominique de Montvalon.

Cet article du Parisien survient au moment où Kerviel doit être entendu aujourd'hui par les magistrats Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset pour ce qui devrait être sa dernière audition avant la tenue d'un procès.

Avec AP et AFP