Après avoir ouvert en forte hausse, les Bourses européennes ont finalement replongé dans le rouge lundi à cause de nouvelles inquiétudes sur les valeurs financières et malgré l'annonce par Londres de son nouveau plan de soutien des banques.

Après avoir ouvert en forte hausse, les Bourses européennes ont finalement replongé dans le rouge lundi à cause de nouvelles inquiétudes sur les valeurs financières et malgré l'annonce par Londres de son nouveau plan de soutien des banques.

À la clôture, Francfort abandonnait 1,15%, Londres 0,93%, Paris 0,9%. L'Eurostoxx 50 accusait une plus forte baisse encore de 1,27%.

Le marché américain était fermé en raison d'un jour férié en hommage à Martin Luther King.

En Asie, Tokyo avait clôturé en progression de 0,32%, Hong Kong de 0,6% et Shanghai de 1,65%.

Après la recapitalisation des banques annoncée en octobre, le gouvernement britannique a dévoilé lundi un nouveau plan de soutien des banques, visant à garantir les prêts qu'elles effectuent, afin de les encourager à relancer le crédit.

Mais le groupe bancaire britannique Lloyds Banking Group (LBG), né de la fusion entre Lloyds TSB et HBOS, qui avait démarré lundi sa cotation à la Bourse de Londres sur une note positive, a chuté dès la mi-séance, entraînant l'ensemble des valeurs bancaires dans son sillage. Le titre a perdu 33,94%.

Royal Bank of Scotland s'est effondrée, perdant 66,57%, soit les deux tiers de sa valeur, après avoir indiqué avoir essuyé jusqu'à 28 milliards de livres de pertes sur son exercice 2008, en raison de la crise du crédit et de dépréciations liées à l'acquisition d'ABN Amro.

Selon l'agence Dow Jones Newswires, le retournement brutal du cours du groupe a été précipité par des craintes que la banque, à peine née, n'essuie de fortes dépréciations.

Au niveau macro-économique, le ministre des Finances britannique Alistair Darling a confirmé que les chiffres de croissance du quatrième trimestre publiés vendredi prochain indiqueront que le pays est entré en récession au troisième trimestre.

Aux États-Unis, les espoirs se portent sur Barack Obama, qui sera investi mardi et dont le mandat débutera au coeur de l'une des pires crises économiques de l'histoire du pays.

Son équipe et la majorité démocrate de la Chambre des représentants sont déjà parvenues la semaine passée à un accord pour proposer au vote des parlementaires un plan de relance économique doté de 825 G$ US.

Les marchés sont attentifs à des informations selon lesquelles Washington envisagerait de mettre sur pied une entité gouvernementale qui rachèterait aux banques des actifs et des prêts douteux afin d'assainir le système financier.

Bruxelles s'attend à une récession économique sévère dans la zone euro cette année, avec un recul du produit intérieur brut de 1,9%. La Commission anticipe ensuite une légère croissance en 2010 de 0,4%.

Cette récession devrait s'accompagner d'une hausse du taux de chômage qui devrait passer de 7,5% en 2008 à 10,2% en 2010 et d'un très fort creusement des déficits publics dans la zone euro, qui devraient atteindre 1,7% du PIB en 2008 puis 4% en 2009 et 4,4% en 2010.

En France, l'État pourrait monter dans le capital de certains groupes automobiles en échange de son soutien financier. Les constructeurs devront cependant prendre des engagements sur la distribution de dividendes et sur le maintien des sites industriels en France.

Par ailleurs, la note de solidité financière de l'Espagne a été abaissée par la principale agence de notation internationale Standard & Poor's (S&P) en raison d'une «faiblesse structurelle» de l'économie du pays mise en lumière par la crise actuelle, a annoncé lundi SP.

L'agence a abaissé à «AA+» la notation sur la dette publique à long terme de l'Espagne, contre une note précédemment accordée de «AAA», la plus haute qui puisse être donnée.

Au Danemark, une ligne de crédit de 13,4 milliards d'euros va être octroyée aux banques danoises.

Au Japon, la crise continue de sévir: la production industrielle s'est effondrée de 8,5% en novembre par rapport à octobre.