L'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a abaissé jeudi d'un cran la cote de JPMorgan Chase (JPM), estimant que la possibilité que la banque américaine enregistre des pertes au cours des prochains trimestres ne pouvait pas être exclue.

L'agence d'évaluation financière Moody's Investors Service a abaissé jeudi d'un cran la cote de JPMorgan Chase [[|ticker sym='JPM'|]], estimant que la possibilité que la banque américaine enregistre des pertes au cours des prochains trimestres ne pouvait pas être exclue.

La cote de la dette senior du groupe revient à «Aa3», contre «Aa2», précédemment. La cote de solidité financière intrinsèque (hors soutien éventuel des pouvoirs publics) revient à «B», au lieu de «B+».

«Des pertes trimestrielles consécutives au cours des 12 à 15 prochains mois ne peuvent être exclues», a expliqué l'agence à l'appui de sa décision.

Pour Moody's, le géant newyorkais doit faire face à quatre grands défis: la baisse de ses recettes découlant de la crise économique, la nécessité de déprécier des actifs dans la banque d'investissement, la probabilité de nouvelles provisions sur son portefeuille de 302 milliards de crédits immobiliers et sur son encours de cartes de crédit de 185 milliards.

JPMorgan Chase avait annoncé peu avant avoir enregistré en 2008 un bénéfice net de 5,6 milliards de dollars, en recul de 64% sur les 15,4 milliards de 2007. Le géant newyorkais est aussi parvenu à dégager un modeste profit de 702 millions de dollars sur le dernier trimestre de l'exercice écoulé.

Le PDG Jamie Dimon a cependant averti que si la situation économique s'aggravait encore, «ce qui est une possibilité réelle», le groupe serait amené cette année à relever le montant de ses provisions pour créances douteuses.

Au total, les sommes provisionnées par le groupe pour faire face aux aléas de la conjoncture atteignent désormais 23,2 milliards de dollars. Ce montant a été pratiquement doublé au cours de l'exercice écoulé.

Pour Moody's, les ratios de fonds propres du groupe, «sont relativement élevés et, en conséquence, JPMorgan est en meilleure position que ses grands concurrents bancaires américains pour faire face au double problème représenté par la baisse de ses revenus et l'augmentation de ses provisions».

Les perspectives d'évolution des cotes du groupe sont stables, ce qui signifie que Moodys n'envisage pas de les abaisser de nouveau à moyen terme.

Moody's reconnait de cette manière qu'aucun des secteurs d'activités de la banque n'a perdu de pertes de marché pendant la récession. Les cotes de la banque prennent aussi en compte la «très forte probabilité» que l'Etat fédéral viendra à sa rescousse en cas de problème.