Les employeurs du Québec offriront pas moins de 710 000 emplois d'ici 2012, en raison des départs à la retraite et de la croissance économique, soit 60 000 de plus que prévu en 2004.

Les employeurs du Québec offriront pas moins de 710 000 emplois d'ici 2012, en raison des départs à la retraite et de la croissance économique, soit 60 000 de plus que prévu en 2004.

C'est un cri du coeur qu'a lancé hier la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, pour convaincre les jeunes de terminer leur formation, de se réorienter, afin de s'assurer d'une meilleure carrière et d'augmenter leur salaire.

Dans le seul secteur de l'énergie, il y aura 100 000 postes à pourvoir pour le développement du Québec, annonce-t-elle.

La ministre presse par ailleurs Ottawa de prévoir dans son budget de mardi la correction des règles de l'assurance emploi, afin que les prestations ne cessent pas avant la fin de la formation des intéressés. «C'est crucial. On sent en outre un retour aux études en cette période difficile», dit-elle.

«Si l'économie ralentit, elle ne s'arrête pas», lance Patricia Richard, directrice générale des contenus aux Éditions Jobboom. Ce n'est pas le temps de lâcher: la récession de 1991 a provoqué une baisse dramatique des inscriptions aux cours, mais on s'en mord encore les doigts, dit-elle.

À l'occasion du lancement du 12e Bilan des perspectives du marché du travail par Jobboom et ses partenaires, la ministre Courchesne a souligné les efforts soutenus des commissions scolaires et des cégeps pour diminuer l'écart encore important, entre le Québec et le reste du Canada, dans le pourcentage des diplômés. Deux étudiants sur cinq ne terminent pas leur cégep au Québec, mais la majorité des emplois nécessitent des études collégiales, constate Gaëtan Boucher, PDG de la Fédération des cégeps.

La formation technique ne soulève pas encore tout l'intérêt qu'elle mérite, affirme Mme Courchesne. Il faut encore en convaincre les parents aussi, ajoute-t-elle.

Jobboom a sélectionné cette année 150 formations et 39 secteurs d'activité importants pour son Bilan. La ministre Courchesne a autorisé encore hier plusieurs nouveaux programmes de formation au cégep. Car à côté des professions classiques, il y a tout le développement des nouvelles technologies, des nouveaux procédés industriels qui nécessitent l'embauche de milliers de travailleurs.

Quant à ceux qui perdent leur emploi parce que leur usine ferme, ils peuvent en profiter pour se réorienter ou se rendre disponibles pour travailler à l'extérieur, temporairement. «Des travailleurs reviennent de l'Alberta», lance le porte-parole de la Commission de la construction du Québec, André Martin. Avec tous les milliards injectés dans les infrastructures, la construction embauche 14 000 travailleurs par année. Les postes de manoeuvres rapportent 24$ l'heure dès le départ, souligne André Martin.

Dans plusieurs secteurs, il y a jusqu'à 38 fois plus d'emplois offerts que de diplômés, ajoute Jobboom. Les 150 programmes retenus par Jobboom conduisent d'ailleurs souvent à un marché de plein emploi. De plus, 60 programmes de formation technique ouvrent la porte à des salaires d'au moins 700$ par semaine, dont 906$ dans les procédés chimiques et 1505$ dans le forage et dynamitage.