Même si ses coûts de financement ont augmenté dans la foulée de la crise mondiale du crédit, Desjardins ne resserre pas «indûment» l'examen des demandes de prêts présentées par les particuliers, a assuré mercredi la présidente du mouvement coopératif, Monique Leroux.

Même si ses coûts de financement ont augmenté dans la foulée de la crise mondiale du crédit, Desjardins ne resserre pas «indûment» l'examen des demandes de prêts présentées par les particuliers, a assuré mercredi la présidente du mouvement coopératif, Monique Leroux.

À l'issue d'un discours prononcé devant l'Association des MBA du Québec, Mme Leroux a d'abord soutenu que Desjardins se devait de «faire en sorte que les taux (offerts à) nos membres soient en lien avec nos coûts».

«Nous allons suivre, en ce sens-là, les marchés», a-t-elle précisé.

La dirigeante a fait remarquer que les coûts de financement des institutions financières demeuraient élevés, malgré les injections de liquidités et les rachats de prêts effectués par les gouvernements et les banques centrales au cours des derniers mois.

«De façon générale, les mesures qui ont été prises ont amené de la liquidité à court terme sur les marchés, mais nous ne sommes pas encore rendus dans une situation où il y a de larges possibilités de financement à long terme sur les marchés, a-t-elle expliqué. Il y a encore des problématiques.»

Puis, face aux questions insistantes des journalistes, Monique Leroux a fini par dire que Desjardins ne cherchait pas à «resserrer indûment le crédit», du moins pour les particuliers.

«Nous sommes toujours très près de nos membres, nous les supportons», a-t-elle affirmé.

Pourtant, à l'instar des banques, Desjardins n'a pas suivi intégralement les réductions du taux directeur que la Banque du Canada a décrétées l'automne dernier. Mardi, toutefois, les institutions financières, y compris Desjardins, se sont complètement alignées sur la banque centrale, réduisant leurs taux préférentiels d'un demi-point de pourcentage.

Pour ce qui est du crédit aux entreprises, la présidente n'a pas nié que la situation ait pu changer.

«Le crédit est un outil extrêmement puissant de développement, mais il doit toujours être appuyé sur des bases solides, a-t-elle relevé. Quand on a une entreprise, il faut s'assurer que lorsqu'on demande du crédit, on ait un bon plan d'affaires et que les bases du crédit (soient) raisonnables. (Lorsqu'on observe) un crédit excessif comme ce qu'on a connu au cours des dernières années, inévitablement le balancier revient et ça crée des problèmes absolument terribles.»

Monique Leroux a tenu à saluer la décision des gouvernements d'accroître le capital d'organismes comme Investissement Québec, la Société générale de financement et Exportation et Développement Canada.

«Ces mesures fortes des gouvernements, qui sont complémentaires à l'offre des institutions financières, vont faire en sorte que nos entreprises devraient pouvoir passer à travers cette période d'incertitude», a estimé Mme Leroux.

Des idées pour la relance

Par ailleurs, au sujet de la relance économique, la présidente a révélé que dans le cadre de ses discussions avec les représentants des gouvernements, elle a plaidé en faveur de mesures «temporaires et structurantes à long terme», qui garantiront «le retour le plus hâtif possible à l'équilibre budgétaire».

Les investissements dans les infrastructures publiques, l'élargissement de l'accès à l'assurance-emploi, l'amélioration des programmes de formation, l'aide aux organismes communautaires de même que le soutien à la recherche et au développement devraient faire partie de ces mesures, mais pas des baisses d'impôt «généralisées», selon elle.

Plus spécifiquement, Monique Leroux prône «divers accommodements et des assouplissements» aux plafonds d'investissement du Fonds de solidarité de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), de Fondaction et de Capital régional et coopératif Desjardins.

Commentant l'arrivée au pouvoir de Barack Obama à Washington, Mme Leroux s'est réjouie que le nouveau président mise sur la «concertation» et le «leadership inclusif», des valeurs qui, à ses yeux, favoriseront le dénouement de la crise économique.