Le géant suédois Ericsson a jugé mercredi son bilan financier «solide» mais a annoncé la suppression de 5000 emplois dans le monde pour anticiper les effets de la crise et conserver surtout sa place de numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile.

Le géant suédois Ericsson a jugé mercredi son bilan financier «solide» mais a annoncé la suppression de 5000 emplois dans le monde pour anticiper les effets de la crise et conserver surtout sa place de numéro un mondial des réseaux de téléphonie mobile.

Ericsson a décidé de poursuivre le plan de réduction des coûts initié il y a un an, qui se traduira par la suppression de 5000 emplois dans le monde dont 1000 en Suède, essentiellement à Stockholm, selon un communiqué financier publié mercredi.

Une porte-parole a précisé que l'an passé le groupe avait déjà aboli 4000 emplois dans le monde. Le groupe a refusé en revanche de dire quelles divisions étaient concernées par le nouveau plan social.

À la fin de 2008, le groupe comptait 78 750 employés (dont 20 150 en Suède) contre 74 000 un an plus tôt, un nombre en hausse donc, Ericsson continuant à recruter dans les secteurs stratégiques, à l'instar de la R&D (recherche et développement), pour assurer son développement futur.

Ces nouvelles restructurations, qui visent des économies de 10 milliards de couronnes suédoises (1,5 G$ CAN) à partir de la deuxième moitié de 2010, ont un coût estimé entre 6 et 7 milliards de couronnes pour 2009.

Au dernier trimestre, le profit net était en baisse de 30% à 4,06 milliards de couronnes sur un chiffre d'affaires de 67,02 milliards en hausse de 23% en glissement annuel.

Sur l'ensemble de l'année, le bénéfice net se contracte de 47% à 11,667 milliards de couronnes tandis que le chiffre d'affaires augmente de 11% à 208,93 milliards.

«Nous avons réalisé une belle performance en 2008», a estimé le PDG du groupe, Carl-Henric Svanberg, lors d'une conférence de presse.

«Nous avons eu une activité plus soutenue. Chaque division à travers le monde a eu une activité plus importante que prévu au quatrième trimestre», s'est-il félicité, relevant que le bilan était solide avec une importante trésorerie.

«À cette date, notre activité n'est presque pas affectée, a-t-il affirmé, mais il serait déraisonnable de penser que cela pourrait être le cas tout au long de 2009».

Carl-Henric Svanberg s'est en outre défendu d'utiliser la crise économique pour licencier et améliorer ses marges, invoquant la vive concurrence dans le secteur.

«Rien est simple dans cette industrie. Nous devons nous battre chaque jour pour être efficaces et s'assurer que nous restons dans la position de leader», a-t-il dit.

«Au moment de la précédente crise, nous étions douze opérateurs capables de fournir la technologie (réseaux de téléphonie mobile, NDLR). Aujourd'hui, il n'y en a plus que trois ou quatre et parmi eux des concurrents chinois qui se développent rapidement», a-t-il insisté.

Passant en revue le secteur, il a ajouté: «Nortel a disparu, Motorola est sur la mauvaise pente, Siemens ne s'en est pas sorti, Lucent ne s'en est pas sorti, plusieurs se démènent. Nous sommes parvenus à rester leaders, nous avons une grande responsabilité de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre notre position et s'assurer qu'Ericsson restera une grande entreprise».

Le patron a en outre argué que le groupe a développé des méthodes de travail plus efficaces nécessitant moins de personnels pour la même activité.