Gaz Métro (T.GZM.UN) est un distributeur gazier qui, au fil du temps, est aussi devenu un distributeur d'électricité et un producteur d'énergie éolienne. Disparates, les activités de Gaz Métro?

Gaz Métro [[|ticker sym='T.GZM.UN'|]] est un distributeur gazier qui, au fil du temps, est aussi devenu un distributeur d'électricité et un producteur d'énergie éolienne. Disparates, les activités de Gaz Métro?

Ce sont des métiers différents, reconnaît sa présidente Sophie Brochu, mais dans lesquels on reconnaît une «empreinte», selon elle.

«Quand on a investi chez Green Mountain Power, un distributeur d'électricité du Vermont, on a investi dans un métier qu'on ne connaissait pas mais dans un territoire qu'on connaissait», explique-t-elle.

Gaz Métro est en effet propriétaire de Vermont Gas, le seul distributeur gazier de l'État, depuis 2006. Et contrairement à ce qui se fait le plus souvent lors d'acquisition, Gaz Métro n'a pas mis les dirigeants de l'entreprise dehors pour gérer ses activités à partir de son siège social de Montréal afin de faire des économies.

«Théoriquement, on pourrait tout faire d'ici et faire un peu plus d'argent par année. Mais il n'y a aucun Québécois qui dirige Vermont Gas. Et on a réinvesti l'entièreté de nos bénéfices dans le développement du réseau gazier au Vermont.»

Sophie Brochu est convaincue que cette attitude a bien servi Gaz Métro quand l'occasion d'acheter Green Mountain Power s'est présentée et qu'elle lui servira encore.

«Au Vermont, il y a 21 distributeurs d'électricité pour une population de 600 000. C'est un secret de Polichinelle que dans ce marché-là, il va y avoir de la consolidation et on a déjà fait savoir aux gens qu'on était intéressés. On attend que les conditions soient propices pour bouger.»

Les rendements autorisés par la réglementation sont plus élevés au Vermont qu'au Québec et Green Mountain Power a contribué pour 12 millions au bénéfice net de 153 millions de Gaz Métro l'an dernier. «Ce n'est pas une diversification tous azimuts et ça paie», dit la présidente.

Gaz Métro entend profiter de la même façon de son partenariat avec Boralex et le Séminaire de Québec pour la construction du parc éolien de 300 mégawatts dans la Seigneurie de Beaupré.

Pour ce projet, qu'elle qualifie de mine d'or pour Gaz Métro, l'entreprise connaît l'environnement et la réglementation. «On n'aurait pas été partenaire d'un projet éolien en Californie.»

Grâce à ses activités au Vermont, Gaz Métro est bien placée pour se rendre compte de l'appétit des Américains pour de l'énergie propre. Avec le nouveau président Barack Obama, cet appétit croîtra, prévoit-elle, ce qui s'annonce positif pour l'énergie éolienne mais aussi pour le gaz naturel. «Personne au Vermont ne se chauffe avec des toasters accrochés aux murs.»

Au Québec, Gaz Métro a réussi de peine et de misère, à cause des tarifs d'électricité très bas, à atteindre un taux de pénétration de 20% dans le marché résidentiel. Elle vise 25%. «Le jour où on aura atteint 25%, ou une porte sur quatre, on aura atteint ce qu'on peut atteindre à l'intérieur de l'environnement économique actuel.»