Le voyagiste montréalais Transat AT ne devrait pas souffrir indûment des nouveaux concurrents qui se profilent dans les liaisons transatlantiques, a estimé jeudi un analyste.

Le voyagiste montréalais Transat AT ne devrait pas souffrir indûment des nouveaux concurrents qui se profilent dans les liaisons transatlantiques, a estimé jeudi un analyste.

Go Travel Direct, une société d'Ottawa qui offre depuis quelques années des forfaits vacances dans le Sud, vend depuis mercredi des vols estivaux entre Montréal et Paris de même qu'entre Londres et Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, Halifax, Toronto et Winnipeg.

Les liaisons, programmées entre la fin juin et la fin octobre, seront assurées par Finnair, la société aérienne nationale de Finlande, en vertu d'un partenariat. L'aller simple le moins cher coûte 299 $, taxes incluses.

Go Travel Direct appartient à Hugh Boyle, ancien président du conseil d'administration de Zoom Airlines, qui a déclaré faillite en août, laissant 4500 passagers en rade dans les aéroports et forçant 40 000 autres à se trouver des vols de remplacement.

Plus tôt cette semaine, James Hultquist-Morrissey, propriétaire de la firme Globe Span Capital, avait annoncé son intention de relancer Zoom en reprenant du syndic deux ou trois avions Boeing. Il prévoit notamment offrir des vols Montréal-Paris et Toronto-Londres.

Transat, le principal transporteur de vols nolisés au Canada, a pâti de ces annonces en Bourse. Son action a perdu plus de 11 pour cent de sa valeur depuis mardi. Jeudi, elle a clôturé à 10,41 $, en baisse de 3,3 pour cent, à la Bourse de Toronto.

Mais pour l'analyste Claude Proulx, de BMO Marchés des capitaux, il n'y a pas péril en la demeure.

Dans une note publiée jeudi, il a reconnu qu'un accroissement de la concurrence était «un point négatif» pour tous les transporteurs, «particulièrement dans un contexte potentiel de très faible demande».

M. Proulx a toutefois estimé que les nouveaux joueurs «étaient peu susceptibles de survivre». Selon lui, la difficulté d'établir un réseau de distribution en peu de temps et le «manque de crédibilité» représenteront des problèmes de taille pour Go Travel Direct et Zoom.

Aux yeux de l'analyste, Transat est assez fort pour affronter la situation. Le recul de l'action de l'entreprise découlant des annonces de cette semaine constitue une occasion d'achat, a-t-il avancé, en maintenant sa prédiction selon laquelle la performance du titre surpassera celle de son secteur.

MM. Boyle et Hultquist-Morrissey ont tous deux invoqué la chute des prix du carburant, au cours des derniers mois, pour justifier le bien-fondé de leurs projets.

En septembre, dans la foulée de la disparition de Zoom, Transat avait ajouté 130 000 sièges dans son offre transatlantique.