Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a été catégorique hier: les mauvaises nouvelles seront nombreuses en 2009 au chapitre de l'emploi et de l'économie. Les Canadiens doivent s'attendre à ce que les pertes d'emplois enregistrées en décembre soient le début d'une vague au pays au cours des prochains mois.

Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a été catégorique hier: les mauvaises nouvelles seront nombreuses en 2009 au chapitre de l'emploi et de l'économie. Les Canadiens doivent s'attendre à ce que les pertes d'emplois enregistrées en décembre soient le début d'une vague au pays au cours des prochains mois.

Poursuivant à Thornhill hier ses consultations en prévision du budget qu'il doit déposer à la Chambre des communes le 27 janvier, le ministre Flaherty a dit s'attendre à ce que l'économie canadienne soit grandement touchée par la récession mondiale qui fait déjà beaucoup de ravages, notamment aux États-Unis, principal partenaire commercial du Canada.

Malgré tout, le grand argentier a soutenu que le Canada est en bien meilleure posture pour affronter la présente crise que la grande majorité des pays industrialisés.

«Nous allons vivre une année difficile. Malheureusement, nous devons nous attendre à des pertes substantielles d'emplois au Canada», a affirmé le ministre sur un ton sombre avant d'entreprendre les consultations de la journée.

M. Flaherty a du même souffle confirmé que le budget qu'il déposera d'ici la fin du mois contiendra un train de mesures importantes pour relancer l'économie canadienne et soutenir les travailleurs et les entreprises en difficulté, ce qui forcera le gouvernement fédéral à enregistrer un déficit «substantiel».

Dans une entrevue de fin d'année, le premier ministre Stephen Harper a laissé entendre que le déficit - le premier en 12 ans à Ottawa - pourrait atteindre les 30 milliards pour l'exercice financier 2009-2010.

Les infrastructures

Le ministre a aussi indiqué qu'il envisage des investissements massifs dans les projets d'infrastructures comme moyen de relancer l'économie et qu'il n'écarte pas l'idée d'utiliser le programme d'assurance-emploi pour offrir de la formation aux travailleurs ayant perdu leur emploi.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a aussi convenu hier que les mauvaises nouvelles risquent de s'accumuler au cours des prochains mois pour les travailleurs et les entreprises. Il a affirmé que le prochain budget sera un exercice d'autant plus important en ces temps difficiles.

Le chef bloquiste a soutenu que le gouvernement Harper devait être au courant, lors de la dernière campagne électorale, que la situation économique était sur le point de se détériorer rapidement et il n'a pas soufflé un mot.

«Je pense que la situation va aller en s'empirant. Ce qui est assez extraordinaire, c'est qu'on nous a répété lors de la dernière campagne qu'il n'était pas question de récession et de déficit. De deux choses l'une: soit que M. Harper le savait et il l'a caché, ce qui n'est pas rien; soit qu'il ne le savait pas, ce qui est inquiétant parce que cela veut dire de l'incompétence», a dit hier M. Duceppe dans une entrevue à La Presse.

Le député libéral John McCallum a aussi affirmé que le portrait économique risque de se noircir davantage au Canada au cours des prochains mois. Il a soutenu que la situation serait probablement moins problématique si le gouvernement Harper avait adopté un train de mesures pour soutenir l'économie il y a six mois.

«Les derniers chiffres ne sont pas de bonnes nouvelles pour les Canadiens parce qu'il y a beaucoup de pertes d'emplois et l'avenir est très incertain, au moins pour les prochains mois. Cela renforce deux choses. D'abord, le gouvernement Harper aurait dû agir il y a des mois, comme ont agi les gouvernements de presque tous les autres pays du monde occidental. (...) Ensuite, il faut avoir une politique expansionniste forte dans le prochain budget. C'est assez évident. L'importance du stimulus devrait être proportionnelle aux problèmes sévères de l'économie canadienne», a-t-il dit.