Des données affreuses sur l'emploi et les stocks de pétrole ont poussé les investisseurs à empocher hier les profits réalisés au cours des séances précédentes. Les grands indices boursiers ont ainsi été malmenés pour la première fois cette année.

Des données affreuses sur l'emploi et les stocks de pétrole ont poussé les investisseurs à empocher hier les profits réalisés au cours des séances précédentes. Les grands indices boursiers ont ainsi été malmenés pour la première fois cette année.

À Toronto, la journée aura été plutôt rude. Après une embellie qui aura duré six séances d'affilée, le maître-indice S&P/TSX a abandonné plus de 3% de valeur, ramenant son gain de 2009 à 1,49% seulement. L'indice a cédé 350,77 points, à 9121,32.

À New York, la populaire moyenne industrielle Dow Jones a abandonné 2,7%. Cela aura suffi à balayer ses gains annuels.

L'indice de référence Standard&Poors500 a quant à lui reculé de 3%, ou 28,05 points, à 906,05. Son gain en 2009 a été réduit à 0,38%.

Tous les sous-indices étaient à la baisse des deux côtés de la frontière.

À Toronto, celui de l'énergie dominait les pertes avec un plongeon de plus de 5%. L'annonce que les stocks américains de brut avaient bondi de 6,68 millions de barils alors que les attentes étaient pour à peine 800 000 a provoqué un piqué du prix de l'or noir. Les contrats à terme du West Texas Intermediate ont cédé plus de 5,60$US le baril, ou 12%.

Le dollar canadien a subi la nouvelle de plein fouet, abandonnant 1,01 cent US, à 83,54 cents US d'équivalence.

La petite Oilexco Inc. a été l'action la plus échangée. Elle a cédé 5 cents, ou 20% de sa valeur, tandis que plus de 23 millions de titres changeaient de mains.

Chez les gros acteurs, Suncor a abandonné 6,6%, à 27,30$, tandis que Talisman Energy cédait 7,3%, à 12,59$.

Dans l'ensemble, près de la moitié des titres négociés ont perdu du terrain tandis que moins du tiers ont progressé quelque peu. Parmi eux, BCE gagnait 12 cents, à 24,33$.

À New York, seule l'action de GM a avancé un tantinet parmi les 30 titres vedettes de la moyenne Dow Jones, après que la direction de l'entreprise eut affirmé que le prêt de sauvetage accordé par Washington allait lui permettre de tenir bon à condition que l'économie en fasse autant.

Les investisseurs ont pris encore une fois la mesure de la gravité de la récession présente avec la publication des données de l'emploi en décembre dans le secteur privé, compilées par la firme ADP. On fait état de 693 000 licenciements, le pire score depuis que la firme a commencé à publier ses données en 2001.

L'ensemble des économistes consultés par l'agence Bloomberg prévoient que les pertes d'emplois ont plutôt été de 500 000 environ. Il est peu probable cependant que le secteur public ait pu créer près de 200 000 emplois au cours du mois.

Voilà pourquoi les données d'ADP ont laissé les investisseurs bouche bée... et pressés de sauver leurs billes. Les données officielles paraîtront demain.

Au Canada, on s'attend à ce que l'Enquête sur la population active de Statistique Canada fasse état de 30 000 pertes d'emplois.

"Je suis rassuré que les marchés aient survécu au mois de décembre, affirme Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux. On lit des choses terribles, mais ce sont des choses qu'on sait."

M. Delisle fait remarquer que le TSX avait jusqu'à mardi réussi une poussée de 26% depuis son creux de mi-séance à 7647 points, le 21 novembre. Le rallye sur le S&P500 depuis son point abyssal du 20 novembre s'élevait à 21%.

«Une correction dans ce contexte, c'est normal», note-t-il.

Il ajoute que l'extrême volatilité qui a caractérisé les Bourses l'automne dernier va persister à cause des achats paniques de ceux qui «ont peur de rater le bateau».