Bell Canada (T.BBD.B) continue sa restructuration et son opération minceur. La firme de télécommunication de Montréal, qui emploie 41 000 personnes au Canada, a offert hier une prime de 12 mois de salaire à 1500 employés syndiqués, afin de les inciter à prendre leur retraite dès qu'ils deviendront admissibles à leur rente.

Bell Canada [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] continue sa restructuration et son opération minceur. La firme de télécommunication de Montréal, qui emploie 41 000 personnes au Canada, a offert hier une prime de 12 mois de salaire à 1500 employés syndiqués, afin de les inciter à prendre leur retraite dès qu'ils deviendront admissibles à leur rente.

L'offre vise des employés membres du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP), qui sont déjà admissibles à la retraite ou qui le deviendront d'ici la fin de 2010. «C'est un programme volontaire - personne n'est obligé de partir - qui s'adresse aux employés qui ont ou auront 55 ans et 30 ans de service au cours des années 2009 et 2010», a dit le porte-parole de Bell Canada, Jacques Bouchard.

Si la totalité des employés visés acceptent, Bell se retrouvera avec des effectifs de 39 500 personnes. «Les tâches seront reprises à l'interne, dans un cadre où on vise l'utilisation optimale des effectifs. Les gestionnaires vont restructurer les équipes afin que le travail soit fait à l'intérieur», a dit M. Bouchard, de Bell Canada.

Le syndicat préoccupé

Au syndicat, on estime que le programme incitatif annoncé hier par Bell fera l'affaire de nombreux membres, mais on est sceptique quant à ce qui arrivera au travail: «Notre grande préoccupation, au terme de cette restructuration, c'est que par attrition, il y a de moins en moins d'emplois et d'employés. Il y a eu des coupes en 1996, en 1999 et en 2008. Les gens partent, le travail reste. Alors la question, c'est: où va le travail?» a déclaré Michel Ouimet, le vice-président du SCEP-Québec.

«Nous, on craint qu'une partie du travail soit donné en sous-traitance, au Canada, mais aussi outre-mer, notamment en Inde, où Bell a déjà donné du travail en impartition» (NDLR: à des centres d'appel en langue anglaise).

Cette crainte n'est pas fondée, a dit hier M. Bouchard, de Bell Canada. Selon lui, le programme d'incitation à la retraite annoncé hier ne s'articule autour d'aucune impartition à l'étranger.

Il y a actuellement 14 000 employés syndiqués chez Bell, a dit M. Bouchard.

Bell Canada ne divulgue le coût de l'opération annoncée hier ni l'économie qu'elle espère en tirer, a dit M. Bouchard, qui a dit ne pas pouvoir non plus préciser quels corps de métiers sont les plus visés. «On ne sait pas combien d'employés vont accepter, ni lesquels.» Pour les mêmes raisons, il a dit ne pas pouvoir dire ni dans quelles villes et régions ces 1500 emplois risquent de disparaître.

Au syndicat, par contre, on estime que l'offre vise 1100 techniciens, 600 employés de bureau et 40 téléphonistes, surtout au Québec et en Ontario, a dit Michel Ouimet. Ses chiffres (1740 employés) sont légèrement plus élevés que ceux les projections (1500) fournies par Bell.

Impératif stratégique

Dans un communiqué interne, Bell a expliqué hier à ses employés que l'invitation à la retraite est justifiée par un impératif stratégique qui est «d'établir une structure de coûts concurrentielle. Nous croyons que cette offre d'incitation nous aidera à atteindre cet objectif.»

Chacun des 1500 employés admissibles qui demandera (d'ici le 3 avril) la prime de départ pourra partir à la retraite à une date «mutuellement convenue» et Bell gérera les dates de retraite «de manière à continuer de répondre aux besoins de l'entreprise».