Les employés de Nortel Networks (T.NT), à Ottawa, se sont faits discrets à la suite des derniers déboires financiers de leur employeur.

Les employés de Nortel Networks [[|ticker sym='T.NT'|]], à Ottawa, se sont faits discrets à la suite des derniers déboires financiers de leur employeur.

Les rares travailleurs qui circulaient dans le stationnement du centre de recherches de Nortel dans l'ouest d'Ottawa, hier midi, refusaient de livrer leurs états d'âme, l'entreprise leur ayant demandé de ne pas commenter. Une ex-employée, venue chercher son conjoint au travail, a accepté de livrer son opinion.

«J'ai longtemps travaillé chez Nortel et j'étais là lorsque l'entreprise était en pleine expansion, au courant des années 90. Dans ce temps-là, elle dépensait beaucoup en heures supplémentaires et elle payait toutes sortes de choses aux employés. J'ai perdu mon emploi en 2003, mais j'ai obtenu des contrats avec Nortel par la suite. C'est difficile pour les employés car chaque fois qu'une crise comme celle-là survient, ils ne savent pas ce qui va leur arriver», a déclaré Mary Rae.

Un employé qui a préféré conserver l'anonymat s'est montré plus optimiste. «Nortel a traversé bien des crises depuis 15 ans et elle va traverser celle-là aussi», s'est-il contenté de répondre avant de filer à une réunion urgente.

Kanata inquiet

La conseillère municipale du quartier de Kanata-Nord, Marianne Wilkinson, était maire de l'ancienne ville de Kanata, au début de l'expansion des entreprises de haute technologie dans son secteur. Elle s'inquiète de la situation.

«Tout le monde est déçu que Nortel n'ait pas été capable de revenir dans son secteur d'expertise pour lui permettre de faire des profits. J'espère que si l'entreprise fait faillite au Canada, d'autres entreprises vont reprendre l'affaire, car Nortel a des employés exceptionnels qui ont fait du bon travail et beaucoup de contrats fournissant des services essentiels pour bien des gens», a-t-elle commenté.

«Ceux ayant des actions de Nortel savent depuis longtemps que cette entreprise est, pour eux, partie. Mais je suis davantage préoccupée pour les gens qui occupent un travail et qui perdront leur emploi à moins d'une vente de Nortel.»

«J'espère que le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral proposeront un plan d'aide comme ils l'ont fait dans d'autres secteurs. La Ville est prête à aider si elle a l'appui des autres gouvernements, mais elle n'a pas les moyens de le faire seule», a ajouté Mme Wilkinson.

Ottawa épargné?

Selon Michael Koplyay, professeur en sciences administratives à l'Université du Québec en Outaouais (UQO), le centre de recherches de Nortel à Ottawa pourrait être épargné lors d'éventuels licenciements. Les régimes de retraite des anciens employés sont cependant menacés.

«La recherche est le coeur de cette entreprise, alors Ottawa est un peu protégé, mais ce n'est pas une garantie. Les difficultés de Nortel ne sont pas une surprise pour moi, car j'avais prédit que l'entreprise en arriverait à ça, il y a cinq ans. La haute gestion de Nortel a été pitoyable», a déclaré M. Koplyay.