Quand les gouvernements doivent injecter des milliards pour relancer l'économie, tombée en récession, l'entrepreneur se pose avec raison des questions avant de lancer une PME.

Quand les gouvernements doivent injecter des milliards pour relancer l'économie, tombée en récession, l'entrepreneur se pose avec raison des questions avant de lancer une PME.

Parmi les deux ou trois secteurs en partie à l'abri de la tempête, il y a l'alimentation, déclare le propriétaire majoritaire de la Boulangerie Pagé et des Moulins La Fayette, de Saint-Sauveur. Tempête ou pas, ne faut-il pas manger?

La recette de Johnny Jeulin, c'est une offensive dans le pain, mais aussi dans la dégustation de viennoiseries, pâtisseries, charcuteries, chocolats, crèmes glacées, plats à emporter et produits du terroir. Les Moulins La Fayette concurrencent ainsi la pâtisserie De Gascogne, Première Moisson et Pain Doré, ajoute ce boulanger, pâtissier et chocolatier de la cinquième génération.

«Mon père a traversé deux guerres, mais il a toujours vendu du pain», lance Johnny Jeulin à La Presse Affaires. Au dernier Salon de la franchise, les intéressés ne manquaient d'ailleurs pas à son stand de boulangeries sous licence, note-t-il.

Ainsi, le nouveau concept des Moulins La Fayette a pignon sur rue à Sainte-Adèle, Mirabel, Pointe-Claire et à L'Île-Perrot. Après les six premiers magasins, Johnny Jeulin prévoit trois ouvertures en 2009, dont une à Banff, en Alberta, et cinq autres en 2010.

Avec en outre sa cuisine centrale de Mirabel, établie dans une ex-usine de 40 000 pieds carrés de Cara (fournisseur de repas d'Air Canada) rachetée en 2007, Johnny Jeulin approvisionne 150 restaurants et hôtels, dont la Queue de Cheval, L'Épicier, MBCO et Café Dépôt, de même que les Marriott et Fairmount de la station Tremblant, ce qui génère 17% de ses revenus.

Depuis le premier magasin de 1500 pieds carrés, en 1994, le chiffre d'affaires a grimpé de 175 000$ à 6 millions, en 2008, et le fondateur veut le décupler d'ici cinq ans. La moitié (55%) des ventes viennent du pain, comparativement à 25% pour les pâtisseries et à 20% pour les sandwiches et le café.

Pour y arriver, Johnny Jeulin peut compter sur son associé, Yann Botrel, leurs fils respectifs (Steve et Adrien) et 120 employés. En outre, le Fonds FTQ a investi dans le groupe, à la hauteur de 20% des actions. Les partenaires financiers comprennent aussi la Banque de développement du Canada et Desjardins.

Licence

La licence clé en main d'un Moulin La Fayette coûte de 200 000$ à 40 0000$, selon la grandeur du marché (40 000 à 60 000 personnes). À ce prix, le licencié peut compter sur une formation de cinq semaines, une assistance d'une semaine dans son magasin aménagé, des stocks de 4000$, le fonds de roulement.

Pour une qualité constante et identique, 90% des produits des Moulins La Fayette arrivent de la cuisine centrale de Mirabel, surgelés, deux fois par semaine. «Le surgelé permet de bien manger malgré le manque de temps», explique Johnny Jeulin. Outre les 20 plats prêts à emporter, il offrira bientôt des boîtes à lunch pour les enfants à l'école. «Quant aux prix des produits, ils sont égaux ou moindres que ceux du supermarché, parce que sans intermédiaire», souligne Johnny Jeulin.

Par ailleurs, en plus d'avoir triplé la superficie de la Boulangerie Pagé rachetée à Saint-Sauveur, Johnny Jeulin est en train d'aménager la Place du patrimoine, un marché public voisin, pour les produits du terroir, avec un stationnement pour 120 véhicules. Huit des 24 locaux viennent d'être livrés et les autres doivent suivre d'ici la fin de 2010.