Selon Nortel (T.NT), ses activités se «poursuivent normalement» malgré sa mise à l'abri de ses créanciers.

Selon Nortel [[|ticker sym='T.NT'|]], ses activités se «poursuivent normalement» malgré sa mise à l'abri de ses créanciers.

Mais de l'avis général, l'équipementier des télécommunications est immédiatement confronté à des actions décisives pour sa survie. Ou son agonie finale.

Premier défi majeur: maintenir la confiance des clients et des fournisseurs, déjà fragilisée par des années de tumultes.

Selon Amit Kaminer, analyste chez le consultant en télécoms SeaBoard Group, de Toronto, «Nortel a tout le talent qu'il faut mais son problème vient de la confiance. Comment convaincre le client actuel, et celui que vous tentez de séduire, que vous serez là encore longtemps? En équipements de télécoms, il faut un partenariat solide avec les clients.»

Christian Hamel, président d'Excel Telecom, un important distributeur et installateur au Québec de systèmes de télécoms d'entreprises de Nortel, témoigne dans le même sens, mais est plus optimiste.

«De nombreux clients nous appellent parce qu'ils sont évidemment inquiets du suivi avec Nortel. Mais pour ma part, je crois que l'entreprise doit passer par une telle procédure afin de pouvoir enfin achever sa restructuration», a-t-il indiqué.

«C'est un peu triste à court terme. Mais c'est prometteur à moyen terme parce que Nortel a des produits très compétitifs dans certains créneaux de marché, comme les systèmes d'entreprises. Son problème principal, à mon avis, c'est la mauvaise performance de ses activités liées aux réseaux, dont elle pourrait d'ailleurs se départir.»

Projets

À ce propos, Nortel avait déjà des projets en marche avant la mise sous protection de faillite.

Depuis septembre dernier, elle recherche des acheteurs pour sa division Metro Ethernet, en équipements de réseau internet.

Une telle revente, si elle avait eu lieu plus tôt, aurait pu rapporter près d'un milliard à Nortel, selon des analystes.

Aussi, ils attribuent à Nortel la possibilité de vendre sa division d'équipements de réseaux téléphoniques.

Mais après une mise sous protection judiciaire, Nortel risque d'être défavorisée face à des acquéreurs et des concurrents encore plus opportunistes.

«C'est le pire moment pour une vente d'actifs. Nortel pourrait être forcée de solder certaines divisions pour se renflouer», a commenté Mark Sue, analyste des télécoms chez Marchés des capitaux RBC, dans une note à ses clients-investisseurs.

En fin de journée hier, le président de Nortel, Mike Zafirovski a indiqué à la presse d'affaires torontoise que la revente d'actifs ne serait plus prioritaire.

Toutefois, il pourrait en être bien autrement dès les prochains mois du point de vue des créanciers principaux de Nortel et des juges américain et canadien qui supervisent désormais ses efforts ultimes de survie.