Après presque une décennie de misère, Nortel Networks (T.NT) en a assez vu et demande la protection judiciaire contre ses créanciers.

Après presque une décennie de misère, Nortel Networks [[|ticker sym='T.NT'|]] en a assez vu et demande la protection judiciaire contre ses créanciers.

La compagnie de Brampton, en Ontario, confirme qu'elle a déjà effectué sa demande au Delaware, pour bénéficier dans le cadre du Chapitre 11 du Code des faillites. Elle a l'intention de faire une demande comparable en Cour supérieure de l'Ontario aujourd'hui.

Le conseil d'administration de l'équipementier en télécoms a voté à l'unanimité en faveur de ces mesures qui devraient être calquées par des filiales européennes.

Au 30 septembre, l'entreprise avait une dette de 6,3 G$ US. Elle confirme que présentement, elle détient 2,4 G$ US d'encaisse qu'il faut protéger lors du processus de restructuration.

Bank of New York Mellon est le plus gros créancier non garanti de Nortel car il détient 3,8 G$ US de billets de l'entreprise.

Nortel précise que les choix effectués mercredi n'affecteront pas les activités de la coentreprise LG Nortel, de Nortel Government Solutions et des filiales des Caraïbes et d'Amérique latine.

Toutefois, la compagnie demandera que des restrictions soient imposés sur les transactions sur ses actions ordinaires et sur les actions privilégiées afin de protéger des actifs fiscaux aux États-Unis. Si ces restrictions sont accordées, environ 4,75% des actions ordinaires seront touchées.

Nortel et Exportation et développement Canada se sont entendus pour que l'entreprise conserve l'accès à un soutien financier lié au rendement d'au plus 30 M$ US pour une trentaine de jours.

Aussi, la compagnie a trouvé un terrain d'entente avec son principal fournisseur, Flextronics. Ce dernier maintient la chaîne d'approvisionnement et accepte d'acheter 120 M$ US de stocks d'ici le 1er juillet.

Flextronics prévoit aussi de faire des achats trimestriels de stocks.

Une longue agonie

Nortel ne s'est jamais vraiment remise de l'éclatement de la bulle technologique au début des années 2000, ayant essuyé environ 7 G$ US de pertes.

Au troisième trimestre 2008, la perte s'est élevée à 3,4 G$ US avec un chiffre d'affaires en baisse de 14%.

Mike Zafirovski et ses prédécesseurs ont mis des dizaines de milliers de personnes à la porte depuis le début de la décennie et tenté de remettre la compagnie sur les rails mais la récession a anéanti leurs efforts.

«Nortel doit retrouver des assises financières solides une fois pour toutes, dit M. Zafirovski. Ces mesures sont essentielles pour que Nortel puisse miser sur ses forces et devenir le chef de file du secteur des communications en bonne santé financière et entièrement dévoué à ses objectifs qu'elle devrait être compte tenu de ses employés, de ses relations avec la clientèle et de ses technologies.»

«J'ai confiance, ajoute-t-il, dans les mesures annoncées aujourd'hui et je crois qu'elles constituent le moyen le plus rapide et le plus efficace pour que notre efficacité opérationnelle accrue, notre productivité dans les deux chiffres, notre engagement en R-D et notre position de premier plan en technologie se traduisent en succès à long terme.»

L'action de Nortel ne valait plus que 38,5 cents à la fermeture des marchés mardi.

Avec Bloomberg