«2010 devrait être l'année de la reprise», mais la crise économique mondiale devrait encore durer cette année, a affirmé lundi le porte-parole des dix grandes banques centrales mondiales (G-10) Jean-Claude Trichet.

«2010 devrait être l'année de la reprise», mais la crise économique mondiale devrait encore durer cette année, a affirmé lundi le porte-parole des dix grandes banques centrales mondiales (G-10) Jean-Claude Trichet.

«L'économie mondiale va significativement ralentir en 2009, les pays industrialisés enregistreront probablement des chiffres (de croissance) négatifs», a précisé M. Trichet, à l'issue de la réunion bimestrielle du G-10 au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle.

La reprise n'aura lieu qu'à partir de 2010, car les marchés n'ont pas encore «totalement pris en compte» les divers plans de sauvetages du secteur financier.

Le Français a souligné «la rapidité et la magnitude des réactions des banques centrales», notamment par rapport à la crise des crédits hypothécaires à risques américains. Mais l'ensemble des mesures «va progressivement jouer un rôle positif» dans le redressement du secteur financier, raison pour laquelle «2010 sera l'année d'une reprise importante».

«Beaucoup de choses ont été accomplies par les gouvernements en matière de garanties (et) de plans de secours», a rappelé M. Trichet, ajoutant que l'ensemble de ces mesures «ont prouvé leur efficacité en empêchant un effondrement» du secteur financier.

Les économies émergentes, qui ont jusqu'à présent fait preuve de résistance dans le crise économique mondiale, «ont ralenti», mais demeurent dans leur ensemble «en territoire positif et contribuent toujours à la croissance mondiale», selon M. Trichet.

Concernant l'inflation, qui avait atteint des sommets l'été dernier avant de retomber fin 2008, le porte-parole des dix grandes banques mondiales a estimé que le ralentissement du renchérissement des prix «joue un rôle important de stabilisation au niveau global».

L'inflation a ralenti à son plus bas niveau depuis plus de deux ans en décembre, selon une première estimation publiée début janvier par l'office européen des statistiques, renforçant les attentes en faveur d'une nouvelle baisse des taux de la BCE.

L'inflation s'est établie à 1,6% sur un an contre 2,1% en novembre, atteignant son plus bas niveau depuis octobre 2006, selon Eurostat.

Alors que M. Trichet s'était récemment inquiété des risques de déflation, il s'est cette fois-ci limité à rappeler qu'il était «important de solidement ancrer l'inflation».

Les banques centrales ne veulent pas d'une inflation trop basse, et surtout pas d'une déflation, une baisse des prix prolongée étant redoutée par les dirigeants économiques car elle handicaperait durablement l'activité économique.

Estimant que le manque de confiance avait notamment contribué au ralentissement économique actuel, M. Trichet a affirmé que les «autorités doivent tout mettre en oeuvre pour préserver et renforcer la confiance».