Sans le geler, la récession a clairement refroidi le marché des fusions et acquisitions effectuées par des entreprises canadiennes, entraînant une baisse de 50% de valeur en 2008.

Sans le geler, la récession a clairement refroidi le marché des fusions et acquisitions effectuées par des entreprises canadiennes, entraînant une baisse de 50% de valeur en 2008.

C'est en effet ce que rapporte la firme de vérification comptable KPMG ce matin, à partir de données fournies par Thomson Financial et couvrant l'ensemble du monde.

Ainsi, la chute de moitié fait tomber la valeur des marchés conclus à 131,5 G$ US, comparativement à 269 G$ US en 2007.

Le nombre de transactions a toutefois diminué de seulement 6% à 1972, ce qui démontre que c'est surtout l'ampleur des achats qui est moindre.

La crise du crédit a souvent empêché les compagnies d'emprunter pour magasiner et les prix des actions ont fortement baissé, cite KPMG comme raisons de l'important recul.

«Les perspectives économiques et les inquiétudes connexes concernant la rentabilité des entreprises sont le problème numéro un des sociétés aujourd'hui», indique Pierre Bérubé, de Financement corporatif KPMG.

«Cela rend très difficile la détermination d'un prix d'acquisition sur un tel marché, ajoute-t-il. Nous prévoyons qu'une part importante de l'activité à court terme au chapitre des fusions et acquisitions sera de nature défensive ou opportuniste.»

C'est un peu normal si le marché connaît présentement un ralentissement, dit M. Bérubé, car 2006 et le début de 2007 ont été fort occupés.

«Les objectifs peuvent être différents, mais les règles du jeu n'ont pas changé, explique-t-il. Comme dans tout cycle, une période de forte expansion est suivie d'une vague de rationalisations et de consolidations.»

Teck mène le bal

Comme d'habitude, les secteurs des métaux, des mines, du pétrole et du gaz ont été les plus actifs en 2008.

La transaction la plus importante a été l'achat de la Fiducie houillère canadienne Fording par la minière Teck [[|ticker sym='T.TCK.B'|]], pour une valeur de 13,6 G$ US.

L'achat de Commerce Bancorp aux États-Unis par la Banque TD [[|ticker sym='T.TD'|]] se trouve assez loin au deuxième rang avec sa valeur de 8,64 G$ US.

Le Québec joue un rôle effacé

KPMG souligne, en publiant les données, que six des 10 plus grosses transactions de 2008 en Amérique du Nord ont été effectuées par des sociétés canadiennes.

Par contre, un coup d'oeil rapide sur la liste des transactions permet de voir qu'aucune entreprise québécoise ne se trouve dans ce «top 10». À moins de considérer que le siège social officiel de la Banque Royale du Canada [[|ticker sym='T.RY'|]] à Place Ville-Marie ne la qualifie, même si les décisions se prennent à Toronto.

D'ailleurs, RBC a effectué la dixième plus grosse acquisition de 2008 en mettant la main sur RBTT Financial Holdings, de Trinité-et-Tobago, pour 2,24 G$ US.