Les pertes d'emplois catastrophiques dévoilées hier par les États-Unis sont «troublantes» a reconnu le premier ministre Stephen Harper. Au terme d'une table ronde avec des dirigeants d'entreprise québécois, le chef conservateur a dit craindre que les problèmes économiques de nos voisins du Sud se propagent chez nous.

Les pertes d'emplois catastrophiques dévoilées hier par les États-Unis sont «troublantes» a reconnu le premier ministre Stephen Harper. Au terme d'une table ronde avec des dirigeants d'entreprise québécois, le chef conservateur a dit craindre que les problèmes économiques de nos voisins du Sud se propagent chez nous.

Malgré un léger repli en décembre, le Canada s'est très bien tiré d'affaire en 2008 avec la création de 100 000 emplois, a fait valoir le premier ministre. Mais les statistiques dévoilées de l'autre côté de la frontière sont beaucoup plus inquiétantes: 2,6 millions d'Américains ont perdu leur boulot en un an. C'est le pire recul du genre depuis la Deuxième Guerre mondiale.

«Nous savons tous que plusieurs aspects de l'économie canadienne sont très forts, a souligné M. Harper lors d'une conférence de presse. Mais nous sommes affectés, ou nous serons affectés par les développements aux États-Unis et ailleurs. Et certainement, les chiffres aux États-Unis sont très mauvais et continuent d'empirer.»

Le chef conservateur a fait un passage à Montréal, hier, pour consulter un groupe de gens d'affaires. Il voulait connaître leurs demandes en vue du budget qu'il déposera à la reprise des travaux parlementaires, le 26 janvier.

Interrogé sur une proposition des partis de l'opposition, qui souhaitent bonifier le programme d'assurance emploi pour faire face à la récession, M. Harper n'a pas voulu dévoiler ses plans. Mais il entend choisir un plan d'action d'ici deux semaines. Entre-temps, il rencontrera ses homologues des provinces, vendredi prochain.

Le chef conservateur a une fois de plus tendu la main aux partis de l'opposition, en particulier aux libéraux, pour qu'ils lui fassent part de suggestions «réalistes» et «opportunes» pour redresser l'économie.

«Nous prendrons nos décisions dans les jours après la rencontre avec les premiers ministres, a-t-il indiqué. Et j'encourage les partis de l'opposition, surtout l'opposition officielle, à nous donner leurs propositions précises vite.»

Le budget contiendra des mesures «importantes» et «complètes» pour faire face à la crise économique, a promis le premier ministre. Et elles s'étendront sur plusieurs années.

«Nous présumerons que ces actions devront s'étendre sur trois à cinq ans, a-t-il affirmé. Ce ne sera pas nécessairement aussi long, mais nous n'allons pas sous-estimer la situation. Nous ferons tout ce qui sera nécessaire.»

Stephen Harper a par ailleurs pressé ses vis-à-vis aux Communes d'appuyer l'énoncé budgétaire que son ministre des Finances, Jim Flaherty, a déposé en début décembre. Le document a soulevé l'ire des partis de l'opposition, qui ont formé coalition pour renverser le gouvernement conservateur. Le premier ministre a dû abroger la session pour éviter d'être défait.

L'énoncé budgétaire ne prévoyait aucune mesure d'aide au secteur manufacturier, a dénoncé l'opposition, qui s'est aussi insurgée contre l'abolition du financement public des partis politiques. Or, le document contenait aussi des mesures économiques, a souligné M. Harper, notamment un soutien accru à la Banque de développement du Canada et à Exportation et développement Canada, deux organismes fédéraux qui aident les entreprises.

«Ce sont des mesures qui ne peuvent plus être retardées, a prévenu Stephen Harper. Nous devons adopter ces mesures contenues dans l'énoncé budgétaire. Et il y aura, bien sûr, beaucoup d'autres mesures dans le budget.»