La chef de l'Opposition à Québec, Pauline Marois, ne cache pas son malaise face aux primes de départ consenties aux présidents de grandes sociétés d'État, non seulement parce qu'elles semblent inappropriées mais aussi parce qu'elle était ministre des Finances lorsque le précédent a été créé.

La chef de l'Opposition à Québec, Pauline Marois, ne cache pas son malaise face aux primes de départ consenties aux présidents de grandes sociétés d'État, non seulement parce qu'elles semblent inappropriées mais aussi parce qu'elle était ministre des Finances lorsque le précédent a été créé.

L'ex-PDG de la Caisse de dépôt et placement, Henri-Paul Rousseau, a reçu une généreuse prime de plus de 375 000 $ lorsqu'il a quitté l'institution et les PDG d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, de la SGF, Pierre Shedleur, et de la SAQ, Philippe Duval, bénéficieraient également d'une prime d'un an de salaire s'ils quittaient volontairement.

Mme Marois reconnaît d'emblée qu'elle a sanctionné cette pratique à l'époque car, même si l'entente avec M. Rousseau avait été négociée par le Secrétariat aux emplois supérieurs, celui-ci relève du conseil des ministres qui doit approuver les conditions d'embauche des présidents de sociétés d'État.

«Sans doute que j'étais au courant. Honnêtement, je ne m'en souviens pas, (...) mais sûrement que j'étais au courant, ça je ne le nierai pas», a-t-elle dit lundi lors d'une conférence de presse.

Par contre, Mme Marois estime qu'à l'évidence, le fait de verser une prime lorsqu'un dirigeant quitte volontairement, plutôt que de la verser lorsqu'il quitte à la fin de son mandat ou de payer une indemnité pour compenser un congédiement, a l'effet pervers d'encourager un départ hâtif.

La chef péquiste croit que cette affaire démontre la nécessité de tenir un débat sur la rémunération des dirigeants des sociétés d'État. Selon elle, si cette rémunération est insuffisante, il faut l'augmenter de façon transparente en suivant des règles claires plutôt que de multiplier les primes et autres clauses obscures pour offrir des conditions compétitives avec le secteur privé.

«Il faut revoir ça. Parce que l'effet pervers peut complètement nuir à l'effet positif recherché. Je crois que ça doit se faire en toute transparence. On doit établir des règles claires», a-t-elle dit.

«Si on doit payer nos PDG davantage que ce qu'on les paie maintenant, allons plutôt dans cette voie-là, plutôt que d'accorder à côté toutes sortes d'avantages qui viennent simplement essayer de compléter la rémunération.»

Elle ajoute que l'objectif de la rémunération doit être d'attirer et de conserver les meilleurs candidats et non de les encourager à quitter plus tôt.

La clause dont a bénéficié Henri-Paul Rousseau a été obtenue sous le gouvernement péquiste de Bernard Landry, alors que Mme Marois était vice-première ministre et ministre des Finances. Les conditions similaires obtenues par les PDG d'Hydro-Québec, de la SGF et de la SAQ ont été consenties par le gouvernement Charest et, à ce sujet, la chef péquiste estime qu'il n'était pas opportun d'étendre la pratique devant les effets pervers qu'elle engendre.