La hausse escomptée de la demande pour les obligations, en raison de la possibilité que la Réserve fédérale américaine rachète des titres à longue échéance, semble être le facteur dominant du marché obligataire actuellement.

La hausse escomptée de la demande pour les obligations, en raison de la possibilité que la Réserve fédérale américaine rachète des titres à longue échéance, semble être le facteur dominant du marché obligataire actuellement.

C'est ce que constate Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique chez Addenda Capital. Cela vient pour l'instant surpasser l'influence de l'émission de nouvelles obligations, en prévision d'un déficit américain qui dépassera les 1000 milliards.

Cette anticipation d'une hausse de la demande fait donc diminuer les taux des obligations à long terme américaines. Les obligations de 30 ans, par exemple, sont passés de 3,06% le 9 janvier à 2,87% hier, une baisse de 19 points de base.

Hier, on apprenait que l'indice d'ensemble des prix à la consommation américains était en hausse de 3,8% en 2008 par rapport à la moyenne de l'année précédente. Ainsi, avec le taux des obligations 30 ans à 2,87%, le rendement réel devient négatif.

«Mais le marché anticipe toujours une inflation plus faible, voire une déflation, explique Benoît Durocher. Cela représente une pression à la baisse sur les taux.»

Au Canada, les obligations 30 ans ont clôturé à 3,54% hier. Elles avaient terminé la semaine précédente à 3,63%, puis ont touché les 3,40% jeudi. «C'est rarement stable ces temps-ci, dit Benoît Durocher. Le marché est très fébrile, il y a peu de direction claire.»

Il faudra surveiller mardi prochain la décision de la Banque du Canada concernant son taux directeur, actuellement à 1,5%. Le marché anticipe généralement une baisse de 50 points centésimaux, note Benoît Durocher, alors que certains spécialistes prévoient une baisse de 75 points. Vendredi, les données canadiennes sur les prix à la consommation de décembre seront publiées.