Fort du succès qu'elle obtient au Québec, où à peu près tout le monde connaît ses produits orthopédiques, la PME Formedica veut maintenant s'attaquer à l'ensemble du marché canadien des produits orthopédiques.

Fort du succès qu'elle obtient au Québec, où à peu près tout le monde connaît ses produits orthopédiques, la PME Formedica veut maintenant s'attaquer à l'ensemble du marché canadien des produits orthopédiques.

D'ici cinq ans, l'entreprise à capital fermé souhaite tripler son volume d'affaires d'un océan à l'autre.

Pour ce faire, elle vient de s'adjoindre un nouveau partenaire: l'entreprise québécoise de marketing Precision, dont le rôle avoué sera de faire connaître au reste du Canada les produits de Formedica. Bref, la PME est allée chercher une expertise qui lui permettra d'aller encore plus loin.

«Il y a actuellement une explosion dans le marché de la santé. On veut reprendre la formule qui a fait de nous un leader au Québec. Et cela passe par l'éducation et la communication», explique Raymond Fortin, président, fondateur et unique actionnaire de Formedica.

C'est d'ailleurs la première fois que M. Fortin ouvre les portes de son entreprise à un média depuis la fondation de celle-ci en 1972.

Quiconque a souffert d'une tendinite, d'un mal de genou ou de cou, ou encore a eu besoin de béquilles ou d'une canne, connaît indirectement Formedica.

Les produits de cette PME de l'arrondissement de Saint-Laurent sont présents, majoritairement au Québec, dans quelque 1500 hôpitaux et autres cliniques médicales, de même que dans 8000 pharmacies, boutiques spécialisées et autres magasins à grandes surfaces, notamment les 300 succursales Wal-Mart du Canada.

Nouveaux marchés

Il reste malgré tout encore beaucoup d'endroits à l'extérieur du Québec où les produits de la PME ne sont pas distribués.

Le Canada offre tellement de potentiel, confie le président de l'entreprise, que le marché des États-Unis n'est même pas dans sa mire. Du moins, pas à brève échéance.

La croissance de Formedica est de 15% par année depuis plus d'une décennie. Au cours des prochaines années, l'entreprise vise les 25%. Ses ventes oscillent actuellement entre 15 et 25 millions.

Formedica commercialise près de 800 produits différents qui se déclinent dans quatre catégories: les supports orthopédiques (colliers cervicaux, supports pour les articulations, bracelets pour épicondylite, etc.); les produits de premiers soins (compresses, bandages, pansements, masques, etc.); les produits de sécurité et d'aide à la marche (béquilles, marchettes, fauteuils roulants, etc.) et les produits de soins à domicile (gants, bassines, thermomètres, piqués à usage unique, etc.).

La PME se présente donc comme un guichet unique dans le domaine médical, ce qui la distingue de la concurrence (composée surtout d'entreprises américaines), croit Raymond Fortin.

La PME de 85 employés, dont le siège social et le centre de distribution sont situés à Saint-Laurent, conçoit et fabrique tous ses supports d'immobilisation orthopédique à son usine de Contrecoeur, près de Sorel.

Celle-ci fait actuellement l'objet d'un troisième agrandissement, lequel représente un investissement de 1,2 million. Tous les autres produits de la PME sont fabriqués en Asie (Chine, Malaisie, etc.).

«On peut malgré tout faire concurrence aux Asiatiques avec plusieurs de nos produits, explique Raymond Fortin. On peut se retourner très vite et fabriquer un produit dans un délai rapide.»

Pas un simple gestionnaire

Raymond Fortin n'est pas qu'un simple gestionnaire. C'est lui qui, en grande partie, développe, voire invente, les nouveaux produits que l'équipe R&D de Formedica met au point.

La PME de 35 ans a bien failli être achetée l'automne dernier par un consortium canado-américain. Malgré une offre d'achat sérieuse et fort alléchante (l'entreprise dit en recevoir sur une base régulière), Raymond Fortin a plutôt décidé de préparer sa relève.

Son gendre, Guy Vadish, un fabricant montréalais de montures à lunettes qui a vendu son entreprise à un géant italien, a récemment été nommé vice-président au développement.

Pour la petite histoire, Raymond Fortin a fondé son entreprise en 1972, après trois années à titre de représentant pour Johnson&Johnson. Il voue d'ailleurs une grande admiration à cette multinationale du pharmaceutique.

À un point tel qu'il aimerait que Formedica soit un jour aussi connu que Johnson&Johnson. Au Québec, le pari semble avoir été remporté. Voyons maintenant quel accueil les Canadiens lui réserveront.