Les procureurs de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie ont finalement recommandé à cette dernière de payer les Serres du Saint-Laurent pour les frais occasionnés par le non-respect des délais de livraison du biogaz devant servir à chauffer ses équipements.

Les procureurs de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie ont finalement recommandé à cette dernière de payer les Serres du Saint-Laurent pour les frais occasionnés par le non-respect des délais de livraison du biogaz devant servir à chauffer ses équipements.

Le retard, rappelons-le, est survenu à la suite d'un problème de soumissions non conformes. Ceci fait en sorte que la régie n'a pas réussi à terminer à la date prévue les travaux qui lui permettront d'alimenter en biogaz le producteur des tomates Savoura. Tout laisse croire que le tout pourrait ne pas être réglé avant le mois de février.

La régie devait commencer à livrer le biogaz la semaine dernière, dès l'arrivée des plants de tomates dans les serres. Pour démarrer sa production, l'entreprise a donc dû recourir à Gaz Metro dont le produit est beaucoup plus cher que le biogaz qui est issu de la putréfaction des déchets du LES de Saint-Étienne-des-Grès.

Dans les circonstances, Savoura réclame une compensation de 400 000 $ à la régie.

Ce n'est peut-être pas le montant qu'elle obtiendra toutefois.

Le directeur général de la RGMRM, Robert Comeau, explique que la régie entend bel et bien honorer son entente avec Savoura puisqu'elle n'a pas livré le biogaz à temps.

Le montant qu'elle entend payer, toutefois, sera établi par un exercice comptable, dit-il. La régie a en effet demandé à Savoura de lui fournir des documents officiels concernant la quantité de gaz consommée et les frais déboursés, notamment, le tout «selon le principe d'une saine gestion des deniers publics», plaide-t-il.

De plus, la régie estime qu'il faudra attendre que ses travaux soient terminés et que le biogaz soit enfin acheminé à Savoura avant d'évaluer le montant total des dépenses imprévues encourues par les serres. Ce n'est donc pas ce mois-ci, explique M. Comeau, qu'on saura à combien se chiffrera le chèque qui sera signé par la régie.

Cette dernière, rappelons-le, est en train d'installer des conduites qui lui permettront de récupérer les gaz qui s'échappent des cellules d'enfouissement et de les purifier afin d'en faire un combustible efficace et peu coûteux qu'elle vendra aux serres Savoura.

C'est le coût très inférieur du biogaz par rapport au gaz naturel qui avait d'ailleurs attiré Savoura à Saint-Étienne-des-Grès pour y construire de nouvelles serres, car cela réduit ses coûts d'exploitation et lui permet de demeurer compétitive sur le marché.

Toutefois, étant donné que des fluctuations de qualité et de quantités de biogaz sont appelées à survenir au fil des années, les serres comprennent un système qui lui permet de recourir temporairement à Gaz Metro pour assurer la stabilité énergétique de ses serres, a déjà expliqué au Nouvelliste le président et directeur général des Serres du Saint-Laurent, Jacques Gosselin.

La régie et les Serres du Saint-Laurent possèdent même une entente à ce chapitre. L'analyse comptable en cours permettra de déterminer les limites de l'entente dans les circonstances actuelles, explique Robert Comeau.