Le groupe Air France-KLM a annoncé qu'il ne poursuivrait son plan de rachat d'Alitalia que s'il obtenait le soutien du nouveau gouvernement italien.

Le groupe Air France-KLM a annoncé qu'il ne poursuivrait son plan de rachat d'Alitalia que s'il obtenait le soutien du nouveau gouvernement italien.

L'annonce a accentué les turbulences traversées par la compagnie aérienne italienne.

Air France-KLM «ne continuera que si le futur gouvernement italien est favorable au projet», a déclaré Pierre-Henri Gourgeon, directeur général du groupe, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, jeudi. Le gouvernement italien possède actuellement 49,9% d'Alitalia.

Ces déclarations retardent encore le processus de vente d'Alitalia, un processus que le gouvernement italien tente d'achever depuis plus d'un an, alors que la compagnie aérienne continue de perdre de l'argent.

Mercredi, la compagnie italienne avait annoncé que ses pertes avant impôt s'établissaient à 364 millions d'euros, alors que des coûts élevés, des grèves et une concurrence rude des compagnies à bas coût pesaient sur ses comptes.

En 2006, la perte avant impôt s'établissait à 605 millions d'euros, dont 197 millions de dépréciations d'actifs pour la flotte d'Alitalia.

Alors qu'un nouveau gouvernement ne sera pas en place en Italie avant la mi-mai, le sort d'Alitalia va rester en suspens pendant encore au moins trois mois.

Le gouvernement démissionnaire de Romano Prodi était favorable à la vente d'Alitalia à Air France-KLM. Le premier ministre de centre-gauche avait déclaré au début du mois qu'il ferait «tout son possible» pour finaliser la vente d'Alitalia à Air France-KLM.

Au contraire, le centre-droit, qui est en tête des sondages, souhaite qu'Alitalia reste italienne.

Le dossier Alitalia se complique par ailleurs, alors que le transporteur Air One a intenté en janvier une action en justice contre le gouvernement Prodi et sa décision de choisir Air France-KLM comme offreur unique.

La justice italienne devrait rendre sa décision le 20 février.

Les négociations exclusives avec Air France-KLM ont débuté le 15 janvier et devaient se terminer mi-mars. Cette OPA est vue comme la meilleure solution pour Alitalia par les analystes.