La France, au bord de la récession, s'enfonce dans le chômage avec une augmentation record en novembre de 64 000 demandeurs d'emploi, le gouvernement invoquant la crise mondiale tandis que l'opposition socialiste critique un plan de relance insuffisant.

La France, au bord de la récession, s'enfonce dans le chômage avec une augmentation record en novembre de 64 000 demandeurs d'emploi, le gouvernement invoquant la crise mondiale tandis que l'opposition socialiste critique un plan de relance insuffisant.

Après sept mois de progression, le nombre de chômeurs a brusquement augmenté en novembre de 3,2%, du jamais vu depuis mars 1993, soit une hausse de 8,5% sur un an.

Le chômage, redevenu la principale préoccupation des Français devant le pouvoir d'achat, a passé le cap des 2 millions en août et touche désormais plus de 7,3% de la population active et 2.068.500 personnes. Il n'atteint toutefois pas les 12% connus lors de la crise de 1993-1994.

Les contrats temporaires sont les plus touchés ainsi que les jeunes, marquant un net ralentissement de l'activité.

«Par rapport à la récession précédente de 1993-1994, la flexibilité du marché du travail a beaucoup progressé, et les ajustements sont beaucoup plus rapides et brutaux», explique Jacques Freyssinet, professeur d'économie à l'université de Paris-Sorbonne.

Dans un contexte de crise mondiale et de l'annonce de suppressions d'emplois en série dans plusieurs secteurs clés (automobile, bâtiment et même le luxe), le gouvernement ne table pas sur une amélioration rapide. D'autant que, selon les prévisions officielles, la France devrait entrer en récession en 2009.

La ministre de l'Economie Christine Lagarde a reconnu s'attendre «à voir les effets des vagues de départs annoncées lors des trois-quatre derniers mois dans le premier trimestre 2009».

Le gouvernement parie toutefois sur le succès du plan de relance de quelque 26 milliards d'euros annoncé début décembre, «axé sur le soutien à l'investissement et à la trésorerie des entreprises» plus que sur une relance par la consommation qui, selon le gouvernement, profiterait surtout aux importations.

Le président Nicolas Sarkozy devait de nouveau évoquer l'emploi lors de ses voeux aux Français mercredi soir et réaffirmer sa «détermination à poursuivre les réformes».

Pour la première fois, le nombre de chômeurs est supérieur à ce qu'il était lorsque Nicolas Sarkozy a été élu en mai 2007 (2.011.300 en avril 2007). Le gouvernement s'était alors fixé pour objectif de ramener le taux de chômage à 5% en 2012.