Le prix de l'essence et l'état morose de l'économie font mal aux concessionnaires et fabricants de véhicules récréatifs (VR). L'industrie des motorisés pourrait même faire face cette année à sa pire performance depuis le début des années 1990.

Le prix de l'essence et l'état morose de l'économie font mal aux concessionnaires et fabricants de véhicules récréatifs (VR). L'industrie des motorisés pourrait même faire face cette année à sa pire performance depuis le début des années 1990.

En mai, la livraison de VR aux concessionnaires a chuté de 49% aux États-Unis, selon Statistical Surveys. Dans la région de Montréal, certains détaillants dénotent une diminution de 30 à 50% de leur chiffre d'affaires, particulièrement pour les plus gros véhicules.

Les concessionnaires québécois doivent redoubler d'imagination s'ils veulent attirer la clientèle, estime le président du Centre de camping Rémillard, Robert Rémillard. «Nos ventes ont diminué d'environ 50% cette année pour nos plus grands modèles. Il faut être créatif.» Depuis mai, le concessionnaire offre donc des cartes-cadeaux valant plusieurs centaines de dollars échangeables contre de l'essence chez Ultramar, dans le but d'attirer les clients.

La taille des véhicules vendus a également diminué. «On vendait beaucoup de 45 pieds avant. Cette année, ce qui est populaire, ce sont les véhicules de 28 ou 30 pieds. Les gens ont sacrifié un peu de leur confort pour économiser, croit Gérard St-Germain, directeur général de Motorisés Leblanc. La consommation d'essence devient de plus en plus importante pour l'acheteur de véhicule. On fait donc plus de publicité pour nos produits plus efficaces énergétiquement.»

Dure année pour les fabricants

Si les ventes ont diminué aux environs de Montréal, la production de véhicules récréatifs, elle, s'est pratiquement effondrée.

Plus tôt cette semaine, le PDG du producteur d'autocaravanes Winnebago, Bob Olson, a reconnu que «la situation avait encore empiré», depuis que l'entreprise américaine a dévoilé le mois dernier une chute de 73% de ses profits au troisième trimestre.

Le fabricant de motorisés Monaco Coach a pour sa part annoncé la semaine dernière la fermeture de trois usines en Oregon et le licenciement du tiers de ses employés, «en raison des défis auxquels est actuellement confrontée l'industrie». Sa production de véhicules Classe A -ceux de la taille d'un autobus- a été réduite de 50%.

Production réduite

Triple E, l'un des seuls producteurs de RV au Canada, a quant à lui dû «couper de façon importante dans sa production», selon le directeur des ventes et du marketing de l'entreprise, Ernie Penner.

«Toute l'industrie va mal. Nous n'avons donc pas le choix de nous ajuster et de nous réinventer.» L'entreprise manitobaine a donc décidé de revoir certains de ses produits. «Nos modèles 2009 et 2010 seront plus légers et plus efficaces énergétiquement», assure M. Penner.