Air Canada a lancé hier un service intégré pour venir en aide à ses passagers en cas de retard ou d'annulation à la suite d'événements indépendants de sa volonté.

Air Canada a lancé hier un service intégré pour venir en aide à ses passagers en cas de retard ou d'annulation à la suite d'événements indépendants de sa volonté.

Mais voilà, il faut payer pour ce service : 25 $ l'aller simple pour une liaison court-courrier, 35 $ pour une liaison long-courrier, à verser lors de la réservation.

« Cela représente une tranquillité d'esprit supplémentaire pour les gens qui ne veulent pas s'inquiéter », a indiqué hier le vice-président général et chef des affaires commerciales d'Air Canada, Ben Smith, en entrevue avec La Presse Affaires.

Jacques Roy, professeur à HEC Montréal, a noté que cette initiative correspondait bien à la stratégie tarifaire d'Air Canada, soit d'offrir divers services à la pièce, comme les repas en vol.

« C'est ce dont on va se rappeler en pensant à Montie Brewer (président d'Air Canada), a-t-il lancé.

«C'est celui qui aura découpé le service en morceaux. Ceci est la dernière tranche de la tarte. »

Il a affirmé que les passagers s'attendaient à ce leur transporteur aérien s'occupent d'eux en cas de pépin.

M. Smith a plutôt soutenu que, compte tenu des tarifs déjà très bas d'Air Canada, il était irréaliste de s'attendre à ce que la société loge ses passagers à l'hôtel en cas de retard ou d'annulation pour des raisons indépendantes de sa volonté, comme dans le cas de mauvaises conditions météorologiques ou d'un trafic aérien trop intense.

« Dans le passé, alors que les tarifs étaient très élevés, on s'attendait à ce que le transporteur s'occupe de ses passager en toutes circonstances, a-t-il affirmé.

«Cette attente existe encore. Il fallait trouver une façon d'y répondre tout en tenant compte du fait que nous sommes une entreprise et que nous voulons faire de l'argent. »

Les passagers qui auront souscrit au nouveau service « J'y serai » auront un accès téléphonique direct à des agents spécialisés qui leur trouveront un autre vol à bord d'Air Canada ou d'un autre transporteur, ou leur fournira gratuitement l'hôtel et les repas.

« C'est plus que ce qu'offre les autres transporteurs », a soutenu M. Smith.

La présidente de l'Association canadienne des agences de voyages, Christiane Théberge, a toutefois affirmé que la plupart des transporteurs, y compris Air Canada, s'occupaient de leurs passagers et leur payaient l'hôtel même lorsqu'un délai ou une annulation de vol étaient attribuable à des raisons hors de leur contrôle.

« Ils ne s'engagent pas à le faire, mais ils le font quand même, a-t-elle déclaré. Lorsque tu as des passagers mal pris, tu ne les laisses pas en plan. »

M. Roy, de HEC Montréal, ne s'attend pas à ce que le nouveau service d'Air Canada remporte un succès éclatant.

« Les gens sont très sensibles aux tarifs, il sont prêts à aller à Plattsburgh ou Burlington pour sauver 100 $, a-t-il soutenu.

«On peut supposer que la plupart des gens ne vont pas payer 50 $ aller-retour pour ce service. »