Les bons coups sont rares cette année sur les marchés boursiers nord-américains. Au Canada, seulement 12 des 100 plus grandes sociétés inscrites à la Bourse de Toronto ont réussi à maintenir le cours de leur titre depuis le début de l'année.

Les bons coups sont rares cette année sur les marchés boursiers nord-américains. Au Canada, seulement 12 des 100 plus grandes sociétés inscrites à la Bourse de Toronto ont réussi à maintenir le cours de leur titre depuis le début de l'année.

La situation est encore plus inquiétante aux États-Unis, alors que seulement sept titres parmi le top 100 de l'indice Standard & Poor's500 ont commencé l'année 2008 en hausse.

Depuis le début de l'année, les titres aurifères comme ceux de Yamana Gold (en hausse de 24,9%), Kinross Gold (23,9%) et Barrick Gold (22,7%) volent la vedette sur le parquet de la Bourse de Toronto. Kerry Smith n'est guère surpris de leurs succès.

«Les titres aurifères se sont échangés à des multiples peu élevés l'an dernier et le prix de l'or est à la hausse au cours des derniers mois», dit l'analyste de la firme torontoise Haywood Securities.

Valeurs mobilières Desjardins a une explication supplémentaire: la faiblesse du dollar américain.

«Les investisseurs cherchent ainsi à diversifier leur portefeuille de devises et l'or a repris sa fonction monétaire», explique Jean-René Ouellet, analyste au groupe stratégie et conseil en portefeuilles chez Valeurs mobilières Desjardins.

Le regain du secteur aurifère ne convainc pas tous les gestionnaires de portefeuilles. François Rochon, président de Giverny Capital, ne cache pas sa méfiance à l'égard des titres aurifères.

«Je ne sais pas si l'or est un refuge, dit-il. Un investisseur qui a acheté de l'or en 1980 a fait 12% sur 25 ans. Ça ne couvre même pas l'inflation. L'investisseur aurait été mieux avec des bons du Trésor américain.»

«C'est un monde tellement mystérieux que j'ai jeté l'éponge depuis longtemps, continue le président de Giverny Capital. Combien vaut l'or? Personne ne le sait véritablement. L'analyse de sociétés inscrites en Bourse n'est pas une science exacte mais on peut quand même évaluer la valeur des actifs générant des revenus. Comment évaluer le prix de l'or? Aucune idée, notamment parce que l'or n'a presque pas d'utilisation commerciale (seulement 50%). C'est seulement une question d'offre et de demande.»

Les grandes sociétés américaines

François Rochon préfère encore miser sur les grandes sociétés américaines -les fameux blue chips.

«Des grandes entreprises comme Johnson & Johnson et Procter & Gamble oeuvrent dans des secteurs économiques moins sensibles aux cycles économiques», dit-il.

«Wal-Mart continue d'avoir des bons résultats malgré le ralentissement. Les gens vont peut-être acheter un peu moins à cause de l'économie, mais Wal-Mart va être frappé beaucoup moins fort qu'un magasin de vêtements de luxe.»

Un de ses titres préférés demeure celui de Berkshire Hathaway, la société d'investissement du milliardaire Warren Buffett. Le titre de Berkshire est en baisse de 3,5% en 2008, mais il a gagné 25,5% depuis un an.

«Le titre est sous-évalué, dit-il. Un peu moins que l'an dernier, mais quand même sous-évalué. À mon avis, les gens doivent s'attendre à un rendement d'environ 12% cette année avec les actions B de Berkshire.»

Valeurs mobilières Desjardins privilégie également les sociétés ayant les reins solides aux dépens des titres plus cycliques comme les aurifères.

Au Canada, le gestionnaire Jean-René Ouellet garde l'oeil sur les titres de la Banque TD (services financiers), la Banque Scotia (services financiers), Rogers (télécommunications) et Financière Manuvie (services financiers).

Aux États-Unis, il préfère Caterpillar (machinerie), Fluor (ingénierie), Alcoa (ressources naturelles) et un dernier titre plus défensif, AT&T (télécommunications).