La prochaine fois que vous voyagez avec Air Canada Jazz, ne perdez pas votre temps à localiser votre gilet de sauvetage «au cas où».

La prochaine fois que vous voyagez avec Air Canada Jazz, ne perdez pas votre temps à localiser votre gilet de sauvetage «au cas où».

En cherchant des façons d'économiser du carburant, la compagnie aérienne s'est aperçu qu'elle n'était pas obligée d'en transporter sur ses vols, et ne le fera plus.

«La raison principale pour laquelle on les a retirés, c'était pour enlever un équipement en double à bord de nos avions», a indiqué hier au Soleil la porte-parole de la compagnie Manon Stuart.

Les sièges des appareils de Jazz, en effet, sont déjà munis de coussins auxquels les passagers peuvent s'accrocher, ce qui rend les gilets «redondants», dit-elle.

De plus, les règles de Transports Canada permettent de ne garder qu'un seul dispositif de flottaison sur les vols qui ne s'éloignent pas des côtes de plus de 50 milles nautiques - ce qui correspond au profil du transporteur à rabais, dont la totalité des vols sont continentaux.

Mais il y a plus qu'un souci de cohérence dans cette décision, concède Mme Stuart. «C'est sûr qu'il faut regarder ça dans son ensemble. Toutes les compagnies aériennes cherchent des façons de réduire leurs coûts de carburant.»

Mine de rien, apparemment, même de minuscules réductions de poids peuvent, sur les grandes distances que parcourent les avions de ligne en une année, engendrer des économies substantielles. L'exemple le plus patent (voire le plus caricatural) est sans doute la décision de US Airways, en juillet, de retirer les projecteurs vidéo de ses avions. Les passagers seront désormais privés de film, mais la compagnie prévoit épargner 10 millions $ par année...

Chez Jazz, dit Mme Stuart, les économies de kérosène passent par des moyens «très techniques», comme des modifications aux routes empruntées.

Mais depuis quelques mois, les compagnies aériennes rivalisent de créativité pour récupérer ce qu'elles perdent à la pompe. En plus du prix des billets qui augmente, les frais secondaires se sont multipliés chez plusieurs transporteurs, allant d'une surcharge pour un deuxième bagage (25 $ à l'aller et au retour chez Air Canada) jusqu'à une petite «dime» pour une paire d'écouteurs et pour un oreiller et une couverture - 2 $ chez l'entreprise canadienne, et jusqu'à 7 $ chez certaines compagnies américaines.

Air Canada a également annoncé en juin qu'elle mettrait 2000 employés à pied dans les prochains mois, dont 600 agents de bord; on s'attend aussi à ce qu'elle réduise de 7 % sa capacité totale de transport. La plupart des compagnies aériennes nord-américaines ont fait ou s'apprêtent à faire de même.

Mais cela pourrait être pire, ironisait récemment The New York Times : «Au moins, les petits sacs pour être malade sont encore gratuits.»