Hydro-Québec a des surplus et ce sont les clients de Gaz Métro (T.GZM.UN) qui en pâtiront. Ils devront avaler une plus grosse augmentation de leur facture, parce que Gaz Métro a perdu son plus important client, la centrale au gaz de TransCanada Energy (TCE) à Bécancour, à cause des surplus d'électricité.

Hydro-Québec a des surplus et ce sont les clients de Gaz Métro [[|ticker sym='T.GZM.UN'|]] qui en pâtiront. Ils devront avaler une plus grosse augmentation de leur facture, parce que Gaz Métro a perdu son plus important client, la centrale au gaz de TransCanada Energy (TCE) à Bécancour, à cause des surplus d'électricité.

Hydro-Québec s'est entendue avec TCE pour arrêter la production d'électricité de la centrale en 2008 et en 2009, parce qu'elle n'a pas besoin de cette électricité.

Pour Gaz Métro, qui a investi 45 millions pour alimenter cette nouvelle centrale au gaz, il s'agit d'un manque à gagner important qui doit être absorbé par ses autres clients. Le distributeur gazier réclame donc une augmentation plutôt salée de ses tarifs à compter du 1er octobre, soit plus de 6%. Cette hausse s'ajoutera à l'augmentation du prix du gaz naturel, qui atteint 20% depuis un an et qui est transmise directement à la clientèle.

«La perte du volume de TCE tire les tarifs vers le haut», a expliqué hier le porte-parole de Gaz Métro, Frédéric Krikorian.

Sans TCE, Gaz Métro a besoin d'une augmentation de ses tarifs de distribution de 6,15% alors que la hausse aurait été limitée à 5,67% si la centrale au gaz avait fonctionné comme prévu, a-t-il expliqué.

Hier devant la Régie de l'énergie, la direction de Gaz Métro a soumis que la hausse pourrait être réduite à 5,98% si TransCanada Energy paie une compensation pour le volume de gaz non livré. TCE s'oppose à verser plus d'argent à Gaz Métro et la Régie devra trancher.

Dans le meilleur des cas, les clients de Gaz Métro devront donc absorber une augmentation de 5,98% des tarifs de distribution. Si la Régie se rend aux arguments de TCE, la hausse sera encore plus élevée, soit 6,15%.

Certains des clients de Gaz Métro ont déjà reçu le choc des nouveaux tarifs.

La facture de ceux qui adhèrent au mode de paiements égaux vient d'être ajustée pour tenir compte de l'augmentation du prix du gaz naturel (plus de 20% depuis un an) et de l'augmentation des tarifs de distribution, qui est actuellement examinée par la Régie de l'énergie. Résultat, le client résidentiel moyen verra sa facture augmenter de 15 à 20% en 2008-2009.

La taxe verte

Le coût du gaz compte pour 45% de la facture des clients de Gaz Métro. Les 55% restants sont les coûts de transport par pipeline, que Gaz Métro transmet intégralement à ses clients, et le coût de la distribution du gaz, avec lequel l'entreprise fait ses profits.

L'augmentation de tarifs réclamée par Gaz Métro tient compte, en plus de l'arrêt de la centrale de TransCanada Energy, de la nouvelle taxe verte imposée par le gouvernement québécois. Cette taxe coûtera au total 51 millions aux clients de Gaz Métro.

Comme la taxe verte ne s'applique pas à l'électricité et que le prix du gaz a augmenté considérablement, Gaz Métro s'attend à ce que sa position concurrentielle se détériore vis-à-vis Hydro-Québec.

Pour l'année qui vient, le distributeur prévoit une diminution de 2% de la demande de gaz des clients résidentiels et commerciaux et à une chute de près de 20% de la demande des grandes entreprises.