La banque d'affaires américaine Merrill Lynch, confrontée à l'impérieuse nécessité de lever de nouveaux fonds, a décidé de vendre ses parts dans l'agence financière Bloomberg LP, affirme samedi le quotidien New York Times.. Merrill Lynch espère avoir bouclé les négociations d'ici la publication de ses résultats du deuxième trimestre.

La banque d'affaires américaine Merrill Lynch, confrontée à l'impérieuse nécessité de lever de nouveaux fonds, a décidé de vendre ses parts dans l'agence financière Bloomberg LP, affirme samedi le quotidien New York Times.. Merrill Lynch espère avoir bouclé les négociations d'ici la publication de ses résultats du deuxième trimestre.

Merrill Lynch détient, depuis le milieu des années 80, 20% du capital de la société fondée par l'actuel maire de New York Michael Bloomberg. La société s'est depuis énormément développée pour devenir le numéro un mondial des systèmes d'information pour les salles de marché.

Les discussions en sont encore à un stade préliminaire et pourraient encore échouer, ajoute le journal, citant des personnes impliquées dans les négociations. M. Bloomberg dispose d'un droit de «premier refus» lors de la mise en vente de la participation de Merrill Lynch dans son entreprise.

Le nombre d'acquéreurs possibles est limité par le statut de la société, non cotée et étroitement contrôlée par M. Bloomberg avec 72% du capital. A part M. Bloomberg, seuls quelques fonds d'investissements pourraient être intéressés, ce qui implique de Merrill devra vendre ses part avec une forte décote.

Le 11 juin, le PDG de Merrill John Thain avait indiqué que la cession des deux principales participations de son groupe --dans Bloomberg et dans le fonds d'investissement BlackRock-- n'étaient plus taboue.

«L'an passé, dans le contexte de l'augmentation de capital, nous avions considéré d'utiliser certains actifs», avait-il alors reconnu. «Si nous devions à nouveau lever de l'argent frais, nous procéderions au même examen de nos actifs» afin de prendre «les décisions qui font sens».

M. Thain avait alors précisé que la participation dans Bloomberg était seulement «un bon investissement», alors que celle dans BlackRock était «plus stratégique». Il avait alors chiffré la participation dans Bloomberg entre 5 et 6 milliards de dollars, contre 13 milliards pour celle dans BlackRock.

Merrill Lynch est l'un des établissements au monde les plus touchés par la crise des crédits hypothécaires à risque («subprime»). Depuis l'été dernier, la banque newyorkaise a déjà levé 15,3 milliards de dollars de capitaux frais, mais cela pourrait ne pas être suffisant: plusieurs analystes prédisent que l'établissement va devoir passer de 4 à 5 milliards de dollars de dépréciations supplémentaires dans ses comptes du deuxième trimestre.

La solution d'un nouvelle augmentation de capital semble difficile à mettre en oeuvre, les investisseurs commençant à se lasser de ses appels répétés au marché. D'où la nécessité pour la banque d'affaires de vendre ses «bijoux de famille». En cas de cession des parts à Bloomberg à son fondateur, Merrill Lynch pourrait devoir aider à financer l'opération, selon le NYT.

Merrill Lynch n'a pas encore fixé la date de publication de ses résultats du deuxième trimestre mais ceux-ci sont attendus avant la fin du mois.