Sceptiques au moment de l'achat du câblodistributeur portugais Cabovisao par Cogeco Câble (T.CCA), en 2006, les analystes et les investisseurs ont retrouvé leurs doutes, jeudi, après le dévoilement de résultats décevants.

Sceptiques au moment de l'achat du câblodistributeur portugais Cabovisao par Cogeco Câble [[|ticker sym='T.CCA'|]], en 2006, les analystes et les investisseurs ont retrouvé leurs doutes, jeudi, après le dévoilement de résultats décevants.

Confrontée à l'arrivée d'un nouveau concurrent, Cabovisao a vu son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) fondre de 4,2% au premier trimestre, alors que le nombre de nouveaux abonnés a peu progressé et que les revenus n'ont crû que de 2,8%.

Par conséquent, le titre de Cogeco Câble a reculé de 4,3% jeudi pour clôturer à 43,01 $ à la Bourse de Toronto, tandis que celui de la maison-mère, Cogeco [[|ticker sym='T.CGO'|]], a terminé la séance en baisse de 7,4%, à 36,50 $.

Dans le cas de Cogeco, outre les difficultés au Portugal, les investisseurs ont sans doute réagi à la perte nette de 10 M$ inscrite au premier trimestre (60 ¢ par action), dans la foulée d'une radiation de 30,3 M$ liée à l'abandon du réseau de télévision TQS, maintenant sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

Pendant la même période de l'année dernière, Cogeco avait dégagé des profits nets de 6,8 M$ (41 ¢ par action).

Il faut dire que les résultats de Cogeco Câble au Canada ont en bonne partie compensé pour le ralentissement au Portugal, même si la progression du nombre de nouveaux abonnés canadiens a légèrement ralenti.

Globalement, les profits de Cogeco Câble ont atteint 20,4 M$ au premier trimestre (42 ¢ par action), en hausse de 62,4% par rapport aux 12,5 M$ (31 ¢ par action) dégagés un an plus tôt. Les revenus sont passés de 222 à 252 M$, un saut de 13,4%.

L'analyste Jonathan Allen, de RBC Marchés des capitaux, a réduit jeudi son prix-cible pour Cogeco Câble, le faisant passer de 63 à 60 $ en révisant à la baisse son appréciation financière de Cabovisao. Malgré tout, il continue de croire à l'ambition de l'entreprise de tirer profit de la pénétration encore relativement faible du câble et de l'Internet haute vitesse au Portugal.

«La tendance à la baisse au Portugal est une source grandissante de préoccupation, mais l'acquisition semble tout de même avoir fonctionné», a écrit M. Allen dans une note envoyée à des clients.

«Pas une surprise»

Lors d'une téléconférence avec les analystes financiers, jeudi, le PDG de Cogeco et de Cogeco Câble, Louis Audet, a assuré que les ennuis de Cabovisao n'avaient pas été une surprise à ses yeux.

«Nous savions qu'un nouveau concurrent s'en venait», a-t-il déclaré, en précisant que Cabovisao avait choisi de ne pas suivre les baisses de prix des compétiteurs, ce qui a porté atteinte à la croissance du nombre de ses abonnés.

«Cogeco Câble est dans une excellente position et devrait enregistrer une croissance supérieure en 2008», a ajouté M. Audet. Selon lui, les résultats de Cabovisao ont «surpassé les attentes initiales de la direction et les perspectives de croissance pour le futur demeurent excellentes».

Louis Audet a par ailleurs exclu un regroupement de Cogeco et de Cogeco Câble à court terme, et ce en dépit du fait que Cogeco est appelé à devenir moins important avec le départ de TQS. À part Cogeco Câble, Cogeco ne détient plus que la station radiophonique CJMF à Québec et quatre autres rattachées au réseau Rythme FM.

À ses yeux, le coût de maintenir deux inscriptions en Bourse est minime par rapport aux avantages que l'entreprise en retire, notamment des possibilités de financement accrues pour Cogeco Câble.