Le Congrès a approuvé début octobre un plan de stabilisation économique d'urgence doté d'une enveloppe de 700 milliards de dollars, pour endiguer la crise financière et dégeler le marché du crédit.

Le Congrès a approuvé début octobre un plan de stabilisation économique d'urgence doté d'une enveloppe de 700 milliards de dollars, pour endiguer la crise financière et dégeler le marché du crédit.

Le plan «vous donne toute discrétion pour acheter ou prendre l'engagement d'acheter des instruments financiers afin de restaurer la stabilité du marché», ont rappelé à M. Paulson, le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid et la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

«Un secteur automobile solide est essentiel pour restaurer la stabilité du marché financier, pour la santé globale de notre économie et les salariés de cette industrie», ont-ils argué.

Mme Pelosi et M. Reid ont rappelé avoir rencontré jeudi les patrons des trois grands constructeurs américains (GM, Ford, Chrysler) et les syndicats de l'automobile. «Nous sommes sortis de ces réunions convaincus que l'industrie automobile --le coeur de notre secteur manufacturier-- et l'emploi de dizaines de milliers d'Américains sont en péril», ont-ils ajouté dans leur lettre.

Si le Trésor américain devait décider d'épauler le secteur, il faudrait «imposer des conditions très fortes à une telle assistance afin de protéger les contribuables et d'optimiser le potentiel de reprise de l'industrie», ont ajouté les deux représentants démocrates.

Pour eux, l'aide publique devrait être conditionnée à la mise en place chez les constructeurs de programmes compétitifs orientés vers «la création d'emplois verts». En outre, il faudrait comme dans le cas des aides bancaires du plan Paulson, imposer des limites aux primes des dirigeants dans l'automobile et prévoir des contreparties pour les contribuables sous forme de prises de participation.

«Nous devons protéger les intérêts des contribuables américains, les centaines de milliers de salariés de l'automobile et les retraités, stopper l'érosion de notre industrie manufacturière et épauler notre économie», ont ajouté les deux parlementaires.

Le Congrès a approuvé début septembre 25 milliards de dollars de prêts à taux réduits pour que l'industrie américaine produise des modèles moins gourmands en carburant. Les aides n'ont pas encore été versées mais GM, Ford et Chrysler, confrontés à une érosion accélérée de leurs ventes, réclament déjà 25 milliards de plus.

Le démocrate Barack Obama, élu mardi à la présidence, et qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a indiqué vendredi que son équipe de transition travaillera «sur de nouvelles mesures pour aider l'industrie automobile à s'adapter» à la chute de la demande.

Les constructeurs GM --handicapé par les énormes pertes accumulées par sa filiale de services financiers en charge des crédits automobiles-- et Ford ont reconnu vendredi qu'ils seront à court de liquidités et peut-être menacés de faillite au début de l'an prochain.

Sur l'enveloppe prévue pour sauver le secteur financier (plan Paulson), 250 milliards de dollars ont déjà été alloués aux banques, dans le but de relancer le crédit interbancaire, aux particuliers et aux entreprises, en contrepartie de prises de participation de l'Etat.