Le Kurdistan irakien a annoncé mardi la signature de deux contrats pétroliers avec la compagnie canadienne Talisman Energy malgré les vives protestations de Bagdad, où est examiné un projet de loi fédérale sur le pétrole.

Le Kurdistan irakien a annoncé mardi la signature de deux contrats pétroliers avec la compagnie canadienne Talisman Energy malgré les vives protestations de Bagdad, où est examiné un projet de loi fédérale sur le pétrole.

Les contrats ont été signés jeudi dernier entre les responsables de Talisman Energy et le premier ministre du gouvernement autonome kurde, Nechirvan Barzani, selon un communiqué publié tôt mardi matin.

Une filiale du groupe canadien va acquérir 40% du gisement pétrolier Kalar-Bawanoor. La société canadienne WesternZagros possédait déjà 40% de ce gisement. Les 20% restants appartiendront au gouvernement kurde.

Une seconde filiale de Talisman Energy va mener un programme d'exploration pétrolière de deux ans sur un autre gisement kurde.

«L'accord donne à Talisman une option pour un contrat à long-terme de production d'ici deux ans, dans lequel ils (les Canadiens, ndlr) entreront à hauteur de 60%», selon le communiqué. Les 40% restants demeureront aux autorités kurdes.

Le gouvernement n'a pas précisé le montant de l'investissement de Talisman Energy. Le groupe canadien va par ailleurs verser 220 millions de dollars pour des projets «sociaux» dans les zones d'exploitation. Les gisements concernés sont proches d'Halabja.

Le gouvernement kurde a déjà signé 15 contrats d'exploration et d'exportation de brut avec 20 compagnies internationales après avoir adopté son propre arsenal législatif en août, déclenchant la colère de Bagdad, qui nie la validité de ces contrats.

Les députés irakiens tardent à approuver une loi sur le pétrole qui vise notamment à cadrer la redistribution des revenus pétroliers entre les 18 provinces irakiennes, un texte que les États-Unis considèrent comme crucial pour la stabilisation de l'Irak.

Le ministre du Pétrole, Hussein al-Chahristani, avait dit en février qu'il espérait que la loi serait approuvée avant la fin de l'année, mais les personnes impliquées dans le dossier ont reconnu qu'aucun progrès n'avait été fait depuis.

Les observateurs se demandent notamment si la région autonome du Kurdistan irakien, dans le nord du pays, consentira à partager ses revenus pétroliers.