Le gouvernement Charest doit indemniser les victimes du scandale financier de Norbourg, quitte à refiler la note à l'ensemble des contribuables, a estimé vendredi le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont.

Le gouvernement Charest doit indemniser les victimes du scandale financier de Norbourg, quitte à refiler la note à l'ensemble des contribuables, a estimé vendredi le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont.

À défaut d'une enquête publique sur les événements qui ont conduit à l'extraordinaire débâcle financière, l'Etat doit assurer un support aux victimes, a affirmé M. Dumont, lors d'une conférence de presse à Québec.

En ce sens, le chef de l'opposition officielle a exhorté le gouvernement Charest à mettre sur pied un fonds d'indemnisation pour les 9200 épargnants floués par Vincent Lacroix et ses acolytes.

«Le gouvernement du Québec doit faire de deux choses l'une: soit accélérer la commission d'enquête publique, ou, par un moyen ou un autre, mettre en place un fonds d'indemnisation immédiat puis aller se repayer après par différents mécanismes, par différents procès», a expliqué le leader de l'ADQ.

M. Dumont s'est présenté devant les journalistes flanqué de deux investisseurs dupés, Gilles Viel et Michel Vézina. Deux paniers remplis de sacs à main et de portefeuilles vides avaient été disposés devant eux.

«Quand on dit 'vidé', mon portefeuille et le portefeuille de ma femme sont complètement vides. Il ne reste plus rien», a illustré M. Vézina, qui dit avoir perdu 300 000 $ dans l'aventure Norbourg.

L'homme de 69 ans, qui a dû retourner sur le marché du travail après avoir rêvé à une retraite dorée, a imploré le gouvernement de dédommager les victimes.

«Tout ce que je demande au gouvernement, s'ils ne veulent pas d'enquête publique, qu'ils nous paient, qu'ils nous règlent, qu'ils attendent les procédures, mais au moins qu'ils nous dédommagent et que je puisse prendre enfin une retraite comme bien d'autres», a-t-il dit.

Mario Dumont n'a pas voulu préciser quel montant devrait être versé aux victimes, mais selon M. Viel, la somme requise pourrait atteindre plusieurs dizaines de millions de dollars.

«Peut-être entre 60 et 70 millions $», a-t-il évalué.

M. Dumont croit que l'État n'a d'autre choix que de compenser les investisseurs escroqués, puisque le gouvernement, a-t-il martelé, s'est compromis dans l'affaire Norbourg.

À au moins trois reprises, a relaté le député de Rivière-du-Loup, le gouvernement Charest a laissé passer l'occasion de clouer le cercueil de Norbourg. Il a, par le fait même, contribué à l'entreprise frauduleuse de Vincent Lacroix et doit en assumer la responsabilité.

«À un moment donné, quand une faute est commise, il faut payer pour. (...) Puis il y a une responsabilité devant les victimes. Et, en d'autres matières, le gouvernement a reconnu cette responsabilité devant les victimes», a-t-il insisté.